Je défends le bio mais je pars du principe que les ayatollahs du bio le mettent en danger. Je m'érige contre la volonté de certains de ne pas écarter les vins à défaut. On ne peut pas accepter qu'une personne considère que la présence d'éthylphénol dans les vins fasse parti de l'historique de l'appellation. Si quelqu'un décide de mettre en marché un vin à défaut, je peux le comprendre, car financièrement il ne peut peut-être pas faire autrement. Mais qu'il n'aille pas dire que c'est le vrai goût du vin. S'il dit ça, c'est pour ne pas perdre la face vis-à-vis du consommateur. Certaines personnes produisent des vins avec des éthylphénols ou des défauts d'oxydation et disent qu'ils sont porteurs du vrai goût de leur appellation, contrairement aux autres dont les vins sont exempts de ces défauts. Et c'est contre cela que je m'érige. C'est ce détournement de la vérité qui est inacceptable.
Michel Chapoutier, négociant et viticulteur, suite à ces propos tenus lors du Mentzendorff Trade Tasting à Londres, au Royaume-Uni, en février