ImprimerVa-t-on vers des contrats pluriannuels passés entre le négoce et la coopération girondine, le négoce s'engageant sur un volume et sur une durée d'achat ? C'est l'une des pistes explorées par la Draaf Aquitaine. Celle-ci souhaite mettre un terme à la bagarre que se livrent les deux familles au sujet de la vente à la grande distribution.
Le 20 mars dernier, lors de l'assemblée générale du syndicat des négociants en vins de Bordeaux, Allan Sichel, son président, ne s'est pas privé de mettre les pieds dans le plat. « Une commercialisation directe des caves coopératives à destination de la grande distribution perturbe les réseaux existants. Cela augmente la concurrence interne et contribue à la destruction de valeur pour la filière », indiquait-il.
« Aboutir à un équilibre entre offre et demande »
Disposant d'un volume plus important que le négoce ne pouvait absorber, les coopératives se sont débrouillées pour le vendre. Elles ont investi dans des centres d'embouteillages et se sont lancées dans la vente directe auprès de la grande distribution.
Les contrats pluriannuels passés avec le négoce sont-ils la solution ? « Je ne le crois pas, pense Philippe Hébrard, directeur de la cave de Rauzan. La guerre entre le négoce et la coopération se calmera si l'on aboutit à un équilibre entre l'offre et la demande. »
Une réunion pilotée par la Draaf doit se tenir le 17 mai prochain. Se retrouveront autour de la table les trois principales coopératives ou unions de Gironde (Tutiac, Terre de Vignerons - union de Prodiffu et Saint-Vincent - et Rauzan), les négociants (Castel, Grands chais de France, Yvon Mau et CVBG) et des courtiers. Il devrait être question de chiffres : quels volumes chacun vend-il en direct à la GD ? Pas sûr que les participants se précipitent pour jouer la transparence.
