Campagne en demi-teinte pour les IGP de département. Les prix progressent (+ 6 %), mais à fin avril, le volume des transactions s'effrite (- 15 %).
La baisse n'est pas uniquement liée au faible volume de 2012 car, sur trois ans, les IGP de département ont perdu 130 000 hl. Le volume des revendications a baissé de 17 % par rapport à l'an dernier.
Cette catégorie de vin est mise à mal par les vins sans IG. « La demande était en baisse depuis plusieurs années. Mais l'arrivée des vins de France a accéléré la décrue. À l'export, nos acheteurs à la recherche de vins d'entrée de gamme ont basculé sur les vins de France, qui offrent un sourcing plus sûr et des prix plus stables. Qui plus est, les contraintes administratives sont moindres », affirme un courtier international.
« Le décrochage a eu lieu en 2010. Nous avons manqué de volume pour les IGP de département. Certains de nos clients ont déréférencé ces produits », confirme un négociant.
Pris en tenaille entre les vins de Pays d'Oc, dont les cours sont plus élevés, et la nouvelle catégorie de vins sans IG, dont le rendement n'est pas limité, les IGP de département peinent à trouver leur place. « Ils sont la variable d'ajustement entre Pays d'Oc et vin de France », constate le directeur de la Fédération héraultaise des IGP.
Pourtant, les cours se sont redressés. « Nous avons tout vendu entre 67 et 68 €/hl. Et nous avons manqué de produit, témoigne la cave de Montblanc. Nos volumes diminuent car les carignans, cépage de base de l'IGP pays d'Hérault, ont été arrachés. C'est dommage, car avec un rendement à 120 hl/ha et des cours à 65 €/hl, cette production est bien rémunérée. » Conscients de ces difficultés, les ODG réfléchissent à la création d'un IGP socle qui regrouperait les volumes des trois IGP de département (Gard, Aude et pays d'Hérault).