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VIGNE

Le système Vinescout garde la ligne coûte que coûte

MARTIN CAILLON - La vigne - n°255 - juillet 2013 - page 34

Monté sur un tracteur, le système de guidage automatique Vinescout facilite la conduite et permet un travail précis avec les outils.
VINESCOUT facilite la conduite du chauffeur.

VINESCOUT facilite la conduite du chauffeur.

LE TERMINAL affiche la qualité du signal des caméras en continu. PHOTOS M. CAILLON

LE TERMINAL affiche la qualité du signal des caméras en continu. PHOTOS M. CAILLON

LES DEUX CAMÉRAS 3D sont installées sur un support réglable en hauteur, fixé sur le porte-masses.

LES DEUX CAMÉRAS 3D sont installées sur un support réglable en hauteur, fixé sur le porte-masses.

Le 10 juin dernier, « La Vigne » a testé le système de guidage automatique Vinescout de Clemens. Cet appareil, fabriqué par Agrocom (groupe Claas), est utilisé depuis plusieurs années en grande culture. Clemens en a racheté le brevet pour son développement en viticulture.

Nous l'avons essayé avec un tracteur Fendt 208 mis à disposition par le concessionnaire Matha de Nissan-lez-Enserune (Hérault), dans une vigne enherbée, palissée, relevée et comportant peu de manquants. Malheureusement, les fortes pluies tombées la veille du test avaient détrempé le sol, nous empêchant de passer un intercep.

Le système Vinescout se remarque par la présence d'un petit boîtier fixé en haut d'un support devant le capot du tracteur. Ce boîtier contient deux caméras 3D placées à 1,30 m de hauteur avec un angle d'inclinaison de 85° vers l'avant. Dans cette position, les caméras analysent le relief ainsi que les couleurs du sol et de la végétation sur dix mètres de longueur et toute la largeur du rang. Le système est enclenché par le chauffeur à partir d'un terminal dédié installé en cabine. L'ordinateur de bord analyse la vitesse d'avancement et la position des roues à partir du capteur d'angle situé sur l'essieu avant du tracteur. Il commande simultanément une électrovanne installée sur le côté droit du tracteur. Celle-ci remplace le volant en guidant le tracteur entre les rangs de manière automatique. L'apprentissage du système Vinescout est d'une extrême simplicité. Il débute par le paramétrage de l'appareil. Celui-ci ne prend que quelques secondes. Il s'effectue à l'aide des dix boutons de menu situés de part et d'autre de l'écran. Deux d'entre eux permettent d'enregistrer la hauteur (1,30 m) et l'angle (85°) des caméras. Un troisième bouton et une molette placée sur le côté de l'écran servent à entrer la largeur des rangs de la parcelle (2,50 m). Deux autres boutons commandent un curseur qui permet de régler la position du tracteur dans le rang. Nous plaçons ce curseur au milieu de la réglette pour centrer le tracteur dans le rang, comme il conviendrait pour travailler avec une paire d'interceps.

Avec une rogneuse ou une écimeuse, déplacer le curseur permet de décaler le tracteur sur l'un ou l'autre côté, tout en travaillant en ligne.

Une fois engagés dans le rang, le tracteur en marche, nous démarrons le guidage automatique d'un simple appui sur un bouton du terminal. Un signal sonore confirme sa mise en route. Nous lâchons le volant. Nous sommes à plus de 1 km/h, vitesse minimale requise pour son fonctionnement. Un brin méfiants, nous progressons à vitesse modérée. Le volant est immobile et le Fendt file droit au centre du rang. « À 3 cm près », précise Guillaume Dumont, technico-commercial chez Clemens. Rassurés, nous accélérons. À 9 km/h, le tracteur garde toujours la ligne. « Par curiosité, nous avons testé le système jusqu'à 21 km/h. À cette vitesse, il est toujours fiable », ajoute-t-il.

Dans le rang, la qualité du signal de détection de la végétation qui s'affiche sur l'écran est satisfaisante. Elle oscille entre 80 et 90 %. Elle chute brièvement lorsque le spectre des caméras capte une zone de végétation moins dense et lorsqu'un ou deux pieds manquent à l'appel dans la rangée. Mais cette variation reste limitée et ne désactive pas l'appareil.

À l'approche du bout du rang, en revanche, un double bip nous avise de la perte de signal. Nous reprenons alors le volant, le temps d'effectuer le demi-tour. Après seulement quelques allers et retours, le système Vinescout apparaît convaincant. Et surtout très utile. On comprend qu'il réduit la fatigue du chauffeur et qu'il offre la possibilité d'évoluer avec des outils en position de travail toujours optimale. En déchargeant le chauffeur de la conduite du tracteur, l'appareil permet de se concentrer davantage sur la qualité du travail.

« Le système peut être monté sur tous les tracteurs de moins de dix ans équipés d'une direction hydraulique ou sur un porteur, explique Guillaume Dumont. Il fonctionne en toute saison et peut même évoluer dans les plantiers, moyennant un paramétrage de la hauteur des plans sur le terminal. »

Le système Vinescout coûte près de 12 000 euros, montage inclus. À ce prix, et compte tenu de sa position plutôt exposée à l'avant le tracteur, mieux vaut ne pas flirter avec un piquet en manœuvrant en bout de rang !

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