Jean-Michel Aribaud, président de la cave de Gruissan, et Didier Codorniou, maire de Gruissan, lors de la signature officielle, le 13 juillet, des baux ruraux entre la mairie et la cave de Gruissan, porteuse du projet Alta Vinha. Ils sont entourés de viticulteurs et de représentants régionaux de la chambre d'agriculture et de Coop de France. © CAVE DE GRUISSAN
La cave de Gruissan fait figure de précurseur. Mi-juillet, elle a constitué une société par actions simplifiées (SAS) avec sept vignerons coopérateurs pour acheter ou louer des terres afin qu'elles gardent leur vocation viticole.
Si les moyens sont novateurs, la problématique n'est pas nouvelle. « La population d'exploitants est vieillissante et il n'y a pas toujours de repreneurs, indique Frédéric Vrinat, le directeur de la cave. Si nous ne faisons rien, les vignes risquent de disparaître et nos paysages de changer. »
À terme, la SAS Alta Vinha vise l'exploitation de 18 ha. « Il peut s'agir de parcelles sans repreneur, parfois à l'abandon, poursuit Frédéric Vrinat. Nous avons calculé qu'il nous fallait 120 000 euros. L'argent sera utilisé pour acquérir du foncier ou prendre en fermage des parcelles sans exploitant, mais aussi remettre en état certaines terres. »
Alta Vinha a été constituée avec 12 000 euros de capitaux (5 000 euros de la cave et 1 000 euros par viticulteur associé). Le 13 juillet, elle a lancé avec succès une souscription pour lever des fonds.
Un financement hétéroclyte. Début septembre, elle avait déjà recueilli 92 000 euros, dont les trois quarts viennent du grand public. « Il s'agit de particuliers qui ont un lien fort avec Gruissan. Certains ne viennent ici qu'en vacances, mais ils ne veulent pas voir l'environnement qu'ils aiment se transformer », assure le responsable. Le reste des financeurs se répartit entre 10 % de vignerons, 10 % d'entreprises privées et des personnes ainsi que des associations « d'horizons divers ».
Alta Vinha produira son premier millésime cette année. Elle expose son projet sur le site internet domainealtavinha.fr et sur une page Facebook dédiée.