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DOSSIER - Tri optique : Faut-il investir ?

Pierre Fabre, maître de chai au château Mont-Redon, 150 ha à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) « Il nous fallait un gros débit »

La vigne - n°256 - septembre 2013 - page 22

Après avoir testé les trois machines du marché, le château Mont-Redon a retenu celle de la société Defranceschi pour son débit très élevé et ses promesses technologiques.
PIERRE FABRE fait passer toute sa récolte de rouge par le X-TRI de la société Defranceschi. Le château Mont-Redon est équipé de deux machines du constructeur italien depuis 2011. © M. GASARIAN

PIERRE FABRE fait passer toute sa récolte de rouge par le X-TRI de la société Defranceschi. Le château Mont-Redon est équipé de deux machines du constructeur italien depuis 2011. © M. GASARIAN

Le château Mont-Redon exploite 150 ha de vigne sur les appellations Chateauneuf-du-Pape, Lirac et Côtes du Rhône. Il s'est équipé du X-TRI de la société Defranceschi depuis 2010. Ce domaine familial voulait apporter une attention plus forte à l'élimination des baies botrytisées et des baies roses dont les « tanins sont généralement moins mûrs et plus rustiques, explique Pierre Fabre, maître de chai du château. Engager des trieurs aurait coûté trop cher et nous n'avions pas la place, ni le temps, compte tenu de nos débits d'entrée ». Il s'est donc orienté vers le tri optique.

Pour se faire une idée des trois équipements disponibles sur le marché, l'équipe technique du domaine les a loués. Lors des vendanges 2009 et 2010, elle a testé la Selectiv'Process Vision de Pellenc, la Delta Vistalys de Bucher Vaslin et enfin la X-TRI de Defranceschi. « Ça s'est assez bien passé, évoque Pierre Fabre. Nous arrivions à trier avec les trois machines. » La balance a penché vers la société Defranceschi car elle pouvait fournir une table de 1,50 m de large permettant d'avoir un débit de chantier jusqu'à 12 t/h. Mais aussi parce que leur technologie « qui permet de trier en fonction des longueurs d'onde de la chlorophylle et dans le spectre infrarouge » a séduit l'équipe.

Le domaine a acheté une première X-TRI en 2010, puis une seconde en 2011. Toute la récolte de rouge passe par le tri optique. Le débit de chantier de 12 t/h est atteint lorsque la vendange est « facile », précise Pierre Fabre. C'est généralement le cas, puisque la récolte est à 85 % manuelle et triée drastiquement à la vigne. Mais « nous préférons quand même travailler moins vite pour assurer une meilleure efficience », indique Pierre Fabre.

Au château Mont-Redon, les vendanges s'étalent sur trois à quatre semaines, le gros de l'activité étant concentré sur une quinzaine de jours. Les vendangeurs réalisent un premier tri et « les chauffeurs, au niveau des bennes, trient également les grappes afin d'éliminer ce que les vendangeurs n'auraient pas vu », rapporte le maître de chai. Les raisins sont transportés dans des bennes d'une tonne de faible hauteur, puis déversés dans un conquet vibrant. Ils tombent ensuite sur un tapis à bande qui alimente un érafloir à la sortie duquel une table vibrante les répartit sur une seule couche pour une bonne lecture par le tri optique.

« Nous pouvons rentrer jusqu'à 60 tonnes de raisin par jour », détaille Pierre Fabre. Mais la moyenne est autour de 45 tonnes. Il estime que « ces tables de tri sont un atout qualitatif supplémentaire, spécialement en cas de millésime difficile ». En plus, le prix des bouteilles, qui se situe entre 10 et 30 euros, n'a « pas particulièrement augmenté suite à l'achat des X-TRI », conclut-il.

« Enlever au moins 75 % de baies botrytisées et de baies roses »

Pierre Fabre estime que le X-TRI enlève actuellement 70 à 90 % des déchets verts (feuilles, rafles…) et 40 à 60 % des baies botrytisées. « En ce qui concerne les baies roses, nous n'avons pas assez de comptages pour donner une tendance globale. Mais lors de nos meilleurs essais, nous en avons enlevé jusqu'à 40 %. » Désormais, il espère améliorer les réglages de sa machine pour enlever au moins 75 % des baies botrytisées et des baies roses. « Il existe de très nombreuses combinaisons de tri que nous n'avons pas encore essayées, reconnaît-il. Il nous faut acquérir encore plus d'expérience pour mieux nous adapter aux paramètres de la vendange, qui changent selon les années, les cépages et les parcelles. Mais nous n'arriverons à éliminer 75 % des baies botrytisées et des baies roses que si la vendange est suffisamment triée à la vigne.

Nous risquons d'obtenir de moins bons résultats avec une vendange plus sale, car il y aurait davantage à trier. Sinon, il faudrait réduire très fortement le débit » et travailler dans ce cas à 7 t/h.

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