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COMME LES AUTRES VIGNERONS, Margaret et Jack Reckitt (à droite) étaient installés dans une petite cabane en bois. Pour leur première fois à la fête des Vins, ils ont été chaleureusement accueillis par Bernard Auque, dont la famille participe à l'événement depuis trente-cinq ans.
POUR ASTRID BONNAFONT, propriétaire depuis 2000 du domaine Peyres Roses, à Cahuzacsur-Vère (Tarn), « ce n'est pas pour les ventes que l'on participe à la fête des Vins de Gaillac, mais pour la convivialité ». PHOTOS F. JACQUEMOUD
VENU D'AVEYRON, MlKAEL (agenouillé au centre) a décidé d'enterrer sa vie de garçon le 3 août à la fête des Vins de Gaillac. Il en a profité pour acheter tout le vin qui sera servi à son mariage
En cette belle matinée du 3 août, Margaret Reckitt est radieuse. Elle vient de réaliser sa première vente de vin. Installée comme vigneronne depuis mars 2012, elle exploite avec son époux Jack les vignes de Clos Rocailleux, à Andillac (Tarn). Pour ces débutants, tous deux originaires d'Angleterre, la fête des Vins de Gaillac était incontournable. « Nous y rencontrons nos collègues et nos premiers clients. Nous sommes très bien accueillis. C'est très agréable », témoigne Margaret.
Dans la maisonnette en bois d'à côté, Bernard Auque, propriétaire du domaine Mas Pignou, à Gaillac, est heureux d'avoir ces nouveaux venus pour voisins. Fils de vignerons qui ont fait partie des fondateurs de cette fête, il a tenu son premier stand à 14 ans. « J'ai vu la fête monter en gamme, raconte-t-il. Il y a trente-cinq ans, l'objectif était de faire connaître le vignoble aux habitants du Tarn. Aujourd'hui, la fête est devenue un point fort de l'été pour le tourisme. Les viticulteurs aiment s'y retrouver, accueillir les jeunes, revoir les retraités. Le petit-déjeuner que nous prenons ensemble le samedi matin, juste avant l'ouverture, est un moment très sympathique. »
Organisée chaque année sous les grands arbres du parc de Foucaud, un site classé de la ville de Gaillac, la fête a vécu sa 35e édition les 3 et 4 août. Une soixantaine de vignerons étaient présents, ainsi que les caves de Técou, Labastide-de-Lévis et Rabastens. Ils ont fait goûter leurs vins aux 15 000 visiteurs qui ont arpenté les allées du parc, un verre à la main. « Plutôt des touristes le samedi et des professionnels le dimanche matin », observe Christian Malet, de la cave de Técou.
Tout au long du week-end, des animations ont ponctué la manifestation. Les Marquisettes, des acrobates montées sur des échasses, ont sillonné les allées, tandis que les jeunes agriculteurs du Tarn organisaient des « défis vignerons » (lancés de bouchons, débouchages de bouteilles…). Musiciens de jazz à l'apéritif, bals et feu d'artifice étaient aussi au programme.
L'année dernière, Virginie et Jérôme, habitants de l'Oise en vacances dans la région, avaient acheté vingt-cinq cartons pour leur repas de mariage. Aujourd'hui, amis et famille les ont chargés de leur rapporter du vin. « Ce qui est pratique, c'est qu'à partir de vingt-quatre bouteilles achetées dans l'enceinte du parc pendant la fête, la livraison à domicile est gratuite », soulignent-ils. Avec cette offre, les touristes « achètent plus facilement », selon les vignerons.
« Certains particuliers réalisent jusqu'à 600 euros d'achat durant ce week-end de fête, confirme Jean-Marc Balaran, propriétaire du domaine d'Escausse. Pour notre part, nous réalisons 10 000 à 12 000 euros de chiffre d'affaires. Et les rencontres de nouveaux clients alimentent les ventes au caveau pendant les deux à trois semaines qui suivent. »
Mais l'objectif n'est pas de vendre à tout prix. « Le plus important, c'est ce rassemblement de vignerons qui s'entendent bien, pense Astrid Bonnafont, du domaine Peyres Roses. Tout le monde est content de se voir et les clients apprécient cette bonne ambiance. » Un indéniable atout pour l'appellation, même si cette année, les vignerons ont constaté une baisse des ventes.
