Retour

imprimer l'article Imprimer

À LA VIGNE - SEPTEMBRE

Panique sur les bords de l'Atlantique

GRÉGORY PASQUIER (AVEC PATRICK TOUCHAIS) - La vigne - n°257 - octobre 2013 - page 7

Pluie, grisaille et douceur ont favorisé le botrytis début octobre. Il a fallu hâter les vendanges en Gironde et dans le Val de Loire.
Après les fortes pluies du 28 septembre dans le Bordelais, le botrytis, déjà présent, a redoublé. Les viticulteurs se sont donc pressés pour rentrer les raisins, comme à la cave de Sauveterre Blasimon. © G. PASQUIER

Après les fortes pluies du 28 septembre dans le Bordelais, le botrytis, déjà présent, a redoublé. Les viticulteurs se sont donc pressés pour rentrer les raisins, comme à la cave de Sauveterre Blasimon. © G. PASQUIER

Le botrytis a beaucoup progressé », a constaté Pierre Chaumet le 2 octobre. Les 40 mm d'eau tombée sur sa région le samedi 28 septembre n'y sont pas pour rien. « Il y avait du botrytis latent. Après cette pluie, l'état sanitaire a décroché très vite. Maintenant, il y a pas mal de foyer de pourriture », détaille cet œnologue installé à Pineuilh, dans l'Entre-deux-Mers, à la tête d'un laboratoire qui porte son nom. Les viticulteurs se sont donc pressés pour rentrer les raisins, d'autant que de nouvelles pluies étaient annoncées pour les jours suivants.

Malgré cela, Pierre Chaumet n'a pas vu de baies en sous-maturité. « Les degrés sont très satisfaisants. Les merlots affichent en moyenne 12 % vol. alc. Nous essayons de retarder au maximum la récolte des cabernets, car ils sont encore un peu justes. Mais s'ils décrochent, nous les ramasserons. »

L'Anjou a subi la même vague de temps doux, gris et pluvieux après le 28 septembre. Comme à Bordeaux, il a fallu hâter les vendanges en raison de la dégradation de l'état sanitaire. « Certains viticulteurs se sont fait surprendre par des niveaux d'attaque de botrytis supérieurs à 15 à 20 % », note Cécile Pierre, du laboratoire UAPL, dans le Maine-et-Loire. Malheureusement, « la maturité est très limite. Les degrés ne sont pas là et les acidités sont fortes », déplore l'œnologue.

Selon ses observations, en moyenne, les sauvignons titrent 11 % vol. alc., pour des acidités totales comprises entre 5,5 et 6 g/l, les gamays sont à 10 % vol. pour des AT de 6 à 6,5 % vol. et le grolleau n'atteint pas les 10 % vol. alc.

Les producteurs ont donc demandé de pouvoir enrichir au-delà de 1 % vol., seuil accordé par l'Inao mi-septembre. Le 3 octobre, ils ont obtenu gain de cause. Depuis, ils peuvent enrichir le grolleau et le gamay – cépages sensibles à la pourriture grise – d'un degré et demi ou de deux degrés, selon les AOC.

« Une année tardive est toujours plus compliquée pour la maturité, justifie Patrice Laurendeau, président de la Fédération viticole de l'Anjou. Nous sommes obligés d'accélérer la récolte. Il faudra faire des choix sur certaines parcelles entre la maturité et l'état sanitaire. »

Placés dans une situation tout aussi délicate, les viticulteurs du Muscadet avaient obtenu l'autorisation d'enrichir de 2 % vol. leurs AOC, sauf les communales, dès le 24 septembre.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :