J'ai consacré cinquante et un ans de ma vie à parfaire mon métier de viticulteur, en subissant les aléas de la nature. Tout au long de ma carrière, ce qui m'a le plus démoralisé a été de voir ma profession subir des gouvernements successifs des lois sans discernement qui portaient atteinte au fondement et au devenir de ma profession. Prenons la loi Évin qui, en 1991, allait mettre les viticulteurs devant des responsabilités qui n'étaient pas les leurs concernant l'alcoolisme. Aujourd'hui encore, on veut nous stigmatiser en nous empêchant de faire part de la qualité de nos vins à notre clientèle sur internet ! Aucun gouvernant n'est donc en capacité de [voir que] les viticulteurs, avec le fruit de leur travail à vocation culturelle et gastronomique, n'ont rien à voir avec ceux qui font des affaires avec des boissons alcoolisées fabriquées pour attirer une jeunesse qui les consomme sans retenue ! Nos grands vins, par leur tarif et leur attrait gastronomique, n'ont jamais nourri ceux qui se servent de l'alcool tel une drogue. La France, malgré son statut de grands pays viticoles, n'a jamais su protéger son patrimoine ! (…) Or, elle a le devoir de protéger cette histoire culturelle, orgueil de notre pays. [Monsieur le Président], verrons-nous le gouvernement sous votre responsabilité s'attaquer à [notre] profession, plutôt que de la protéger ?