« Nous sommes face à une impasse ! » alerte Claire Douence, directrice de l'Union nationale des distilleries vinicoles (UNDV). Le gouvernement veut supprimer l'obligation de distillation des prestations viniques. « Si c'était le cas, nos entreprises ne résisteraient pas, poursuit-elle. Si nous perdions ne serait-ce que 20 % des approvisionnements en marcs de raisin et en lies de vin, cela nous serait fatal. Nous avons des charges élevées de dépollution et des investissements importants en cours. »
Rôle écologique
Le système actuel fonctionne depuis 1953. Mais les temps changent. Depuis 2011, les pouvoirs publics encouragent la méthanisation des déchets. Pour eux, les marcs et lies doivent pouvoir être éliminés par cette voie. Pour cela, il faut mettre fin à l'obligation de les livrer en distillerie.
Lors d'une réunion à FranceAgriMer le 5 novembre, le ministère de l'Agriculture a encore confirmé sa décision malgré l'opposition de la filière viticole et des distilleries.
Pour se défendre, l'UNDV détaille le rôle écologique et économique des distilleries. Elle soutient qu'elles éliminent chaque année 850 000 tonnes de marcs de raisin et 1,4 million d'hectolitres de lies de vin qui représentent 300 000 tonnes de DCO (demande chimique en oxygène).
Si les mesures passaient, tout cela « serait pour partie déversé dans la nature, plutôt que d'être recyclé », dénonce à son tour Jean Mottet, vice-président de l'union. Et une cinquantaine d'entreprises privées et coopératives seraient gravement menacées alors qu'elles emploient un millier de personnes et réalisent plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.