Comment en êtes-vous arrivées à animer votre caveau à Noël ?
Valérie et Nicole Zirgel : Nous avions l'habitude d'organiser une animation pour les locataires de nos trois gîtes. Puis tout s'est accéléré il y a cinq ans à la demande de l'office du tourisme du pays de Colmar (Haut-Rhin). L'organisme souhaitait présenter davantage d'offres de visites de caveaux animés aux touristes. Depuis, nous recevons les visiteurs qu'il nous adresse. Comme nous sommes en retrait de la route des vins, nous y avons vu le moyen d'attirer du monde chez nous.
En quoi consiste votre offre ?
Nous l'avons intitulée « Noël et la magie des 7 » en référence aux sept cépages alsaciens. Nous plaçons un sapin devant sept foudres qui contiennent les sept cépages. Nous décorons chaque sapin avec des objets de l'artisanat régional, comme des étoiles en paille, des petites poteries, du pain d'épices... Le riesling, le cépage alsacien roi, a droit à un arbre un peu plus grand, un peu mieux éclairé que les autres. Nous le décorons avec nos étiquettes collées sur des panneaux de bois. Devant chaque sapin, nous invitons le public à déguster un vin et le mets qui lui est associé : mousse d'asperge, tarte flambée, minichoucroute, pain d'épices et foie gras. Nous racontons la tradition de Noël en Alsace, les veillées à la bougie qui étaient autrefois l'occasion de retrouvailles, d'échanges, voire de faire la paix entre voisins.
Quelle est la fréquence des rendez-vous ?
Comme nos samedis et dimanches de décembre sont chargés, nous programmons cette animation chaque lundi, pendant toute la période de l'avent et une dernière fois entre Noël et le nouvel an. Cela a l'avantage de prolonger le week-end. Les personnes sont invitées à se présenter chez nous vers 11 heures. Une séance dure environ une heure. Elle fait office d'apéritif.
Comment vous organisez-vous ?
La promotion ne nous occasionne aucun travail. C'est l'office du tourisme qui diffuse l'information par des fascicules et via internet. Avant chaque séance, pendant une matinée, trois personnes rangent et préparent la cave. Le jour venu, nous passons environ deux heures en cuisine à deux pour confectionner les mets qui accompagnent les vins. À l'heure du rendez-vous, l'une d'entre nous accueille les visiteurs. Le temps que tout le monde arrive, elle prend des renseignements sur les gens. Elle leur demande notamment d'où ils sont originaires. Durant la visite, l'une de nous s'occupe du service, l'autre guide le groupe, explique les cépages et raconte Noël. Un dernier membre de la famille gère le point de vente installé à la sortie de la cave.
Votre initiative a-t-elle du succès ?
Nous recevons jusqu'à soixante personnes. C'est beaucoup. Les frais deviennent importants. C'est pourquoi pour la première fois cette année, nous demandons une participation de 7 euros qui est déduite de tout achat.
Quelles sont les retombées commerciales ?
La plupart des gens achètent du vin. Cela va de deux à dix-huit bouteilles par couple. Mais, au final, la rentabilité est faible. Le véritable impact, c'est le souvenir incroyable qu'en gardent les visiteurs. Ils en parlent autour d'eux. Ils ont souvent l'envie de revenir et quelques-uns viennent nous voir sur des salons.
LEURS 5 CONSEILS
Mettez au point une formule propre au domaine. Elle fonctionnera mieux si le public ressent que c'est vous qui l'avez créée.
Demandez une contribution par participant. Même modeste, elle doit permettre d'éviter les comportements pique-assiette de certains.
Travaillez sur inscription. Cela vous permettra de savoir à l'avance combien vous aurez de visiteurs et de vous préparer en conséquence.
Limiter le nombre de participants à 50 ou 60. Cela paraît être un maximum afin d'éviter de se retrouver trop à l'étroit et pour que la qualité de la prestation reste constante.
L'occasion doit rester rare. Répéter trop de fois la même chose use la formule et lasse le viticulteur pour qui ces rencontres doivent avant tout rester un plaisir.