Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Un marché très tendu pour le bergerac

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°260 - janvier 2014 - page 65

Les disponibilités en bergerac rouge sont les plus faibles depuis 1994. Les producteurs privilégient la vente directe. Le négoce accepte de fortes hausses de prix pour obtenir des vins.

« On va garder toute notre production pour nous, annonce Fréderic Borderie, gérant du château Poulvère, 104 ha en AOC Montbazillac, Pécharmant et Bergerac. Pas question de servir le négoce. Nous préférons privilégions notre activité bouteille et nos 6 000 clients particuliers. »

Habituellement, Frédéric Borderie produit 4 000 hl, dont 700 hl de bergerac rouge. Cette année, il n'a récolté que 500 hl de ce vin. Comme toute la région de Bergerac (Dordogne), il a souffert des mauvaises conditions climatiques en juin dernier, qui ont provoqué une très forte coulure sur le merlot.

« Nous ne sommes pas en guerre avec le négoce, précise-t-il. Mais il fait du coup par coup. Aujourd'hui, il a besoin de nous. Or, quand nous avons une récolte normale à écouler, il achète à des prix qui ne couvrent pas nos coûts de production. »

Didier Grandeau, président de la Fédération des négociants en vins de Bergerac et du Sud-Ouest, juge « absurde » de ne pas servir le négoce. « Si nous n'approvisionnons pas les marchés, nous allons nous en couper. C'est une année dramatique », indique-t-il.

Éric Hugot, responsable du service économie du Conseil interprofessionnel des vins de la région de Bergerac, a fait les comptes. Après une petite récolte 2013 et une campagne 2012-2013 active, « nos disponibilités (stock et récolte) sont les plus faibles depuis 1994. On risque de ne pas pouvoir servir les marchés », s'alarme-t-il.

Devant cette pénurie, les prix montent. D'août à décembre 2012, le cours moyen du bergerac rouge tous millésimes confondus était de 84 €/hl. Un an plus tard, il était passé à 117 €/hl. « Le millésime 2013 devrait se stabiliser autour de 1 100 euros le tonneau, soit 122 €/hl », estime Éric Hugot.

Cette hausse des prix fait-elle changer d'avis les producteurs ? Toujours est-il qu'en décembre dernier, le marché s'est réveillé. Au cours de ce mois, les ventes du millésime 2013 ont atteint 12 900 hl, soit le double des ventes du millésime 2012 un an plus tôt. Malgré cela, le total des échanges depuis le début de la campagne accuse toujours un retard.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :