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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Un marché trop calme pour le bergerac

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°295 - mars 2017 - page 66

La production s'inquiète de l'attentisme des acheteurs. Elle essaie de tenir les prix, mais n'y parvient que difficilement. L'interprofession souligne que les ventes repartent en GD.

Joël Lacotte, qui exploite 12 ha de vignes à Singleyrac (Dordogne), le reconnaît : « Je m'en tire bien. » Les négociants avec lesquels il travaille régulièrement ont retenu 350 hl de bergerac rouge sur les 430 hl qu'il a récoltés. Il leur a vendu 250 hl à 950 € le tonneau (106 €/hl) et 100 hl à 1 000 €/tonneau (111 €/hl). Reste que ce viticulteur s'inquiète : « Je ne suis pas très optimiste car beaucoup de vignerons ont du stock. »

À la cave de Sigoulès, une partie des 10 000 hl de bergerac rouge, a été vendue. « Nous essayons de tenir 900 € du tonneau (100 €/hl). Mais les volumes peinent à trouver preneurs », indique Philippe Allain, président de la cave.

Christian Coudon, président du directoire de Bergerac Vins, qui rassemble 350 coopérateurs et une vingtaine de vignerons indépendants, ne cache pas ses craintes : « Le marché a été très calme d'octobre à février. Il y a peu de sorties. Alors des viticulteurs veulent se débarrasser du stock à bas prix. » Bergerac Vins, qui a produit 40 000 hl de bergerac rouge, n'a vendu que 10 000 hl à 900 € le tonneau. « Avec la récolte très déficitaire de 2013, nous n'avons pas pu servir certains marchés qui se sont tournés vers les vins de France ou d'Espagne. Nous n'avons pas retrouvé ces marchés. Même à des prix bas, le négoce ne semble pas intéressé. La seule solution, c'est de regagner du terrain en grande distribution », répète-t-il.

Éric Hugot, responsable économique de l'interprofession (IVBD), ne nie pas l'inquiétude ambiante : « Nous avons perdu des parts de marché et la reconquête se fait lentement. Mais il y a des signes d'amélioration. Les ventes en grande distribution du bergerac rouge repartent à la hausse (+7,7 %) par rapport à 2015. »

Chez Sainte-Foy Vins, on dédramatise. « Certes, les transactions sont très calmes. Bordeaux a du volume donc les ventes se font en priorité sur cette AOC. Quand on propose du bergerac à nos clients, on a du mal. Mais il y a de belles qualités très abordables », indique François Gonnet, le dirigeant de cette société de négoce.

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