« Même si les efforts de remplacements sont réalisés, on peut estimer que 20 % des ceps ne sont pas ou sont trop peu productifs », remarque Didier Sauvage, chef du service vigne et vin à la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire. Une évaluation qu'il met en rapport avec les 25 % de pertes de récolte enregistrés en 2013 sur l'ensemble du département.
Pour compenser ces pieds improductifs, le technicien préconise « d'anticiper la phase critique de sensibilité aux maladies du bois se produisant entre vingt et trente ans d'âge ». Le principal ressort consiste à choisir un matériel végétal productif. Le service vigne et vin note depuis deux ans déjà une hausse de la demande de clones répondant à ce critère.
Il préconise également de maîtriser des rendements des vignes jeunes pour espérer faire le plein de raisins pendant l'âge sensible.
Pas de hausse de la demande en engrais
Cet hiver, les vignerons ont également tendance à allonger la taille pour garder un peu plus de bourgeons.
Côté fertilisation, en revanche, les choses semblent stabilisées. La Coopérative agricole du Mâconnais Beaujolais (CAMB) ne constate pas de hausse de la demande en engrais. « Nous en avons même moins vendu qu'en 2012-2013 », explique Yves Curty, son directeur, qui rappelle que leurs analyses de sols régulières ne montrent pas de carence généralisée en azote, phosphore ou potasse.
De grandes disparités
Le CER France de Saône-et-Loire estime qu'en moyenne, les exploitations viticoles du département ont subi 10 à 15 % de baisse de revenu en 2013 à cause de la petite récolte de 2012. Pour les coopérateurs produisant principalement des AOC régionales (Bourgogne, Mâcon), le revenu par unité de travail annuel familiale (UTAF) a avoisiné 29 000 euros en 2012 (+ 8 % par rapport à 2011). Les comptes 2013 montrent « une baisse marquée vers 25 000 euros par UTAF ». Cette tendance va se poursuivre en 2014 et en 2015 en raison de la petite récolte de 2013. La situation est meilleure pour les viticulteurs vendant plus de 20 % de leurs vins en bouteilles. Ceux-ci ont dégagé 30 000 euros par UTAF en moyenne en 2012. Un chiffre qui serait resté stable en 2013. Mais une de ces exploitations sur quatre dégage moins de 10 000 euros de revenu par UTAF.