Le diable se cache dans les détails. Certes, le plan cancer du gouvernement, présenté par François Hollande le 4 février, ne contient aucune mesure concrète pour restreindre la consommation ou la publicité. Mais au passage, il préconise « d'adapter les dispositions relatives à la publicité et à la promotion des boissons alcooliques pour renforcer la protection des mineurs (publicité sur internet et réseaux sociaux) ».
« C'est une menace dans le cadre de la prochaine loi de santé publique qui doit être présentée début mai par le gouvernement », assure Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin et société. En clair, le gouvernement vient de faire une recommandation qu'il risque fort de traduire par un article de loi. Or, la filière viticole n'acceptera pas de restriction de publicité sur internet. « Comment pourrions-nous nous couper de cet outil de modernité ? » s'interroge Audrey Bourolleau.
« Paris Match » condamné
Vin et société va donc veiller au grain. Mais plutôt que d'attendre les coups, l'association veut reprendre l'initiative. « Nous voulons une clarification de la loi Évin », poursuit Audrey Bourolleau. Cette loi encadre très strictement la publicité pour les boissons alcoolisées sans pour autant la définir. Du coup, les juges s'en sont chargés.
« Aujourd'hui, la jurisprudence indique que toute évocation d'une boisson alcoolisée peut être considérée comme de la publicité. » Récemment, « Paris Match » a été condamné à une lourde amende pour un article expliquant que Scarlett Johansson était la nouvelle égérie de la marque Moët & Chandon. Il en résulte une autocensure dans les médias du pays du vin à laquelle Vin et société veut mettre fin.