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VIGNE

« En biodynamie, la vigne pousse plus harmonieusement »

INGRID PROUST - La vigne - n°261 - février 2014 - page 39

Selon le chercheur allemand Georg Meissner, les vignes en biodynamie sont moins vigoureuses, moins productives et moins sensibles à la pourriture grise que celles en conduite intégrée.
GEORG MEISSNER a comparé une parcelle cultivée selon trois modalités.

GEORG MEISSNER a comparé une parcelle cultivée selon trois modalités.

LE 15 JANVIER AU SIVAL, À ANGERS (MAINE-ET-LOIRE), une conférence a particulièrement suscité la curiosité des visiteurs. Lors d'un exposé rapide, Georg Meissner, un jeune chercheur allemand à l'institut de Geisenheim (Allemagne), a présenté les résultats d'un essai comparatif débuté en 2006 sur une parcelle de riesling enherbée et cultivée selon trois modalités : en viticulture intégrée, biologique et biodynamique.

En viticulture intégrée, les vignes sont protégées avec des fongicides de synthèse. En bio, des traitements au cuivre, au soufre, au bicarbonate de potassium et au Myco-Sin (argile sulfurée et prêle) sont réalisés. La parcelle en biodynamie est traitée par des préparations de bouse de corne, censée améliorer la structure et la vie du sol, et de silice de corne, supposée atténuer les maladies, en plus des produits utilisés en bio.

Dès les premières années de l'essai, Georg Meissner remarque que « la vigne est moins vigoureuse en viticulture biologique et encore moins en biodynamie. Les sarments sont plus courts, les entre-coeurs sont moins nombreux et les grappes sont mieux exposées. Il n'est pas nécessaire d'effeuiller. La vigne pousse de façon plus harmonieuse ».

Rendement inférieur

Le chercheur note également que les vignes en biodynamie ont des grappes moins compactes, les rendant moins sensibles au botrytis et à la pourriture acide. « Il semble que les préparations biodynamiques aient un effet similaire aux hormones gibbérellines utilisées pour allonger les grappes », rapporte Georg Meissner.

Le rendement des vignes en biodynamie est nettement inférieur à celui des vignes en viticulture intégrée : 29 hl/ha contre 38 hl/ha la première année de l'essai, 80 hl/ha contre 91 hl/ha en 2007 et 59 hl/ha contre 78 hl/ha en 2008.

Deux jurys différents ont dégusté les vins, l'un à Geisenheim, l'autre à Montpellier (Hérault). Rien de significatif ne ressort. Certaines années, les vins biodynamiques sont préférés, d'autres, ce sont les vins de la viticulture intégrée. Depuis 2013, Georg Meissner travaille aussi dans un domaine en biodynamie en Italie.

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