Un regard enchanté sur le vignoble

Les drones sont mis à contribution pour le tournage d'images « à vue d'oiseau » afin de réaliser des films promotionnels.

« Les images filmées à partir d'un drone donnent une autre dimension aux films promotionnels et destinés à l'oenotourisme, reconnaît François Desperriers, cadreur et réalisateur chez Bourgogne Live Prod, entreprise de production de vidéos et de photos installée à Beaune, en Côte-d'Or. Le drone s'approche au plus près des vignes ou des toits des bâtiments. Il prend de belles images, à hauteur d'oiseau, pour mettre en valeur les exploitations. Cela serait impossible avec un hélicoptère ou un ULM, avec lesquels on ne peut pas descendre en dessous de 150 mètres. Plusieurs domaines nous ont demandé des films de prestige pour communiquer sur leur travail et leur production. »

C'est le cas du clos de Vougeot, en Côte-d'Or, pour lequel la société a réalisé un film de présentation. Terminé il y a tout juste un an, ce document est diffusé au château, en cinémascope, aux 50 000 visiteurs annuels. Le clou du spectacle est la scène finale, lorsque le drone s'élève à partir de la cour du château, dans la nuit. On découvre alors non seulement tous les membres réunis de la confrérie du Tastevin, mais aussi l'immensité du domaine. Une prise de vue qui n'aurait pas existé sans drone.

« La vidéo aérienne commence à séduire davantage nos clients que les photos », ajoute Christian Watier. Il y a un an, ce photographe professionnel a créé la société Alti-Shoot Production avec son fils, à Mazé (Maine-et-Loire). Il a été l'un des premiers à réaliser des prises de vues à l'aide de drones pour les viticulteurs. Il constate que le marché se développe, dans une certaine anarchie. Il met en garde les intéressés. « Le drone est un outil fantastique. Mais son utilisation ne s'improvise pas. Or, nombreux sont ceux qui font des prises de vue sans être agréés ou sans avoir demandé d'autorisation. En cas de problème, la responsabilité de celui qui fait appel à leurs services est engagée », prévient-il.

Fabriquer ses drones. À Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône, la société de production Dronimages fabrique ses propres drones. « Nous les utilisons depuis trois ans pour réaliser photos et films aériens, témoigne Vincent Tricart, responsable de l'entreprise. Nous venons d'achever un film de promotion de l'AOC Côte-Rotie qui montre la nature sous un angle nouveau. Il sera présenté sur le site internet de l'appellation. Nous allons aussi travailler pour l'AOC Ventoux, le syndicat des Côtes du Rhône et Châteauneuf-du-Pape. Cette technologie respectueuse de l'environnement a un coût bien inférieur à toutes les autres techniques aériennes de prise de vue. Elle nous permet donc de proposer des prestations très abordables. »

Prendre des photos aériennes par drone demande généralement une demi-journée et coûte 200 à 300 euros pour cinq à dix prises de vue. Pour un film, qui alternera vues aériennes et images tournées au sol, voire des interviews, le prix dépend de la demande. Selon les opérateurs, la fourchette va de 1 500 à 5 000 euros HT pour un film de quelques minutes exploitable sur internet, sur un écran de télévision ou d'ordinateur.