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ACTUS - RÉGIONS

Stéphane Roy, nouveau président de l'UGV Cognac « Il faut cesser de regarder le passé »

MYRIAM GUILLEMAUD - La vigne - n°266 - juillet 2014 - page 12

 © UGVC

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Le 24 juin, Stéphane Roy a été élu à la présidence de l'Union générale des viticulteurs pour la défense de l'AOC Cognac. Ce viticulteur milite pour des rapports constructifs avec le négoce et pour une croissance raisonnable du vignoble.

Quels sont les principaux enjeux pour la viticulture cognaçaise ?

Stéphane Roy : Le premier défi est celui de la productivité. Notre vignoble est vieillissant, il faut le renouveler. La viticulture a fait de gros efforts depuis deux ans et nous devons encore attendre trois ou quatre ans avant d'en voir les résultats. Mais nous devons poursuivre l'effort.

Le second défi est celui de l'agrandissement du vignoble. Nous avons un objectif de production de 11,66 hl d'alcool pur par hectare. Mais, même s'il est atteint, la production du vignoble restera un peu faible. C'est pourquoi il est nécessaire de l'agrandir à partir de 2016 ou 2017. A priori, il s'agira de planter 8 000 ha en sept ans.

Cette extension du vignoble ne fait pas l'unanimité. Des viticulteurs la redoutent. Comment allez-vous les convaincre ?

S. R. : Nous avons tous des craintes, moi y compris. Elles sont légitimes. Mais nous allons planter seulement 8 000 ha, et pas 50 000 ha comme dans les années 1970. De plus, cela ne va pas se faire en un coup, mais sur plusieurs années, avec des indicateurs de pilotage pour ajuster les surfaces aux besoins. Nous ne devons pas oublier que les maisons de négoce font partie de grands groupes multinationaux, où les marques de cognac côtoient celles de whisky et de vodka. Les producteurs de cognac doivent convaincre ces groupes de continuer à investir ici. Pour cela, il nous faut très clairement apporter des garanties sur leur approvisionnement et les soutenir dans leur stratégie. Nous devons nous développer, mais de manière raisonnable et maîtrisée.

Quels sont les atouts et les handicaps de la viticulture charentaise ?

S. R. : Elle représente l'un des plus grands vignobles de vin blanc au monde. Elle maîtrise sa production. Elle est capable de produire 120 à 130 hl/ha de manière régulière. Elle produit les meilleures eaux-de-vie du monde. Pourtant, elle manque de confiance en elle et en son avenir. Elle a tendance à regarder le passé et surtout les mauvais souvenirs. Certes, il ne faut pas oublier ce qui s'est passé dans les années 1990. Mais nous ne pouvons pas refuser de progresser à cause de la crainte de répéter ces erreurs anciennes.

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