Bruno Eyraud et Cyril Anton n'en reviennent toujours pas ! Ces deux vignerons coopérateurs de Névian, dans l'Aude, ont été convoqués le 30 mai pour une audition à la gendarmerie à propos de faits qui remontaient à plus d'un an. En février 2013, ils avaient été contrôlés par l'Inspection du travail. Leurs beaux-pères respectifs, à la retraite, leur donnaient ce jour-là un coup de main pour la taille. Pour les deux vignerons, il s'agissait d'entraide familiale. Mais l'inspection du travail l'a requalifiée en travail dissimulé. « Nous employons pourtant par ailleurs tous les deux des saisonniers dûment déclarés pour la taille », relève Bruno Eyraud, qui attend maintenant d'être convoqué devant le procureur. Le Syndicat des vignerons de l'Aude les soutient. « La législation doit être clarifiée, nous ne pouvons pas continuer comme cela, avec une tolérance qui varie d'un contrôle à l'autre », s'exclame Frédéric Rouanet, son président. Il veut donner un cadre légal à la solidarité, et va solliciter les élus. « L'entraide familiale doit être reconnue explicitement, de même que les opérations collectives de solidarité », affirme t-il.