« C'est minable » : Yann Todeschini ne peut cacher son écoeurement. Il s'est aperçu, le 26 juin au matin, que 500 pieds de vignes de merlot, qu'il avait plantés le 13 juin, avaient été volés, sans doute dans la nuit du 23 au 24 juin. Des plants qui se trouvaient en plein milieu d'une parcelle. Une perte estimée à 3 000 euros. Ce vol est un coup de plus pour ce viticulteur, propriétaire avec son frère Karl du château La Brande, 25 ha, en AOC Castillon-Côtes-de-Bordeaux, à Sainte Colombe, près de Castillon-la-Bataille (Gironde). Comme d'autres, il a subi la grêle de 2009. À la suite de cette catastrophe, il a arraché 9 ha. Depuis trois ans, les Todeschini replantent peu à peu. Heureusement, la solidarité a joué pour le château La Brande. Le pépiniériste Bugnet, qui avait fourni les plants, s'est démené pour en retrouver d'autres, à une période où l'offre est restreinte. Mieux, il a décidé d'offrir une centaine de plants sur les cinq cents que le château a dû racheter. De même, il s'est mis en rapport avec un prestataire pour qu'il replante au plus vite. Ce qui a été fait le 2 juillet dernier. « On a vraiment apprécié cet élan », confie Yann Todeschini. Les deux frères ont déposé plainte auprès de la gendarmerie de Castillon. Ce n'est pas la première fois qu'un vol de plants se produit dans cette appellation. L'an dernier, le château Monbadon avait été lui aussi victime d'un vol de pieds de vignes. De mauvais gestes qui fragilisent une AOC qui contient des « pépites » mais qui a du mal à se « fédérer » selon Yann Todeschini.