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DOSSIER - Œnotourisme : fini l'amateurisme

Néovinum voit grand

La vigne - n°266 - juillet 2014 - page 21

Les Vignerons ardéchois ont investi dans un complexe oenotouristique pour capter une partie des touristes qui fréquentent la région. Les premiers pas sont prometteurs.
À LA FIN DE LA VISITE, une initiation à la dégustation est offerte aux adultes pendant que les enfants profitent d'une salle de jeux sur le thème du raisin et du vin. © EMOTIO TOURISME

À LA FIN DE LA VISITE, une initiation à la dégustation est offerte aux adultes pendant que les enfants profitent d'une salle de jeux sur le thème du raisin et du vin. © EMOTIO TOURISME

Pour renouveler leur caveau dont les ventes stagnaient, les Vignerons ardéchois (UVICA) ont misé gros : un investissement de 3,5 millions d'euros (dont un tiers de subventions) dans un complexe oenotouristique de 1 500 m2. Le pari est audacieux, même si le contexte est favorable.

Implanté dans le prolongement du site de production à Ruoms (Ardèche), le nouveau bâtiment est idéalement placé sur la route qui mène à Vallon-Pont-d'Arc, point de départ pour la descente des gorges de l'Ardèche en canoë. Un site phare de cette région qui reçoit 2,4 millions de touristes par an. Cette fréquentation devrait encore s'accroître avec l'ouverture, en juin 2015, de l'espace de restitution de la grotte Chauvet.

L'UVICA a travaillé pendant un an, avec l'appui d'un cabinet de consultant, pour définir un projet capable de capter ce flux touristique. « La région est essentiellement fréquentée par une clientèle familiale qui passe ses vacances au camping. Nous avons donc pensé notre projet en visant cette cible », explique Françoise Schmitt, directrice marketing et oenotourisme d'UVICA.

L'étude a débouché sur la construction d'un ensemble architectural divisé en deux espaces : un caveau de vente et un espace de découverte oenologique. L'agence Abaque, qui a déjà réalisé le musée Michelin, dans le Puy-de-Dôme, et le Mémorial Charles de Gaulle, à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne), a imaginé le contenu scénographique de ce second espace. Un parcours ludique et pédagogique immerge les visiteurs dans l'univers des spécialistes du vin : géologues, vignerons, oenologues, sommeliers, chefs cuisinier...

Un guide accompagne le groupe de visiteurs tout au long de ce parcours qui démarre avec la présentation du terroir, notamment la géologie du vignoble avec ses gravettes calcaires, ses galets du Rhône, ses terres rouges ou blanches d'Orgnac. Une passerelle métallique conduit ensuite les curieux au milieu du chai, puis dans le laboratoire de l'oenologue pour tout apprendre sur l'élaboration du vin.

La visite se termine par une initiation à la dégustation alors qu'une salle de jeux sur le thème du raisin et du vin est destinée aux enfants.

L'UVICA table sur 15 000 visiteurs par an d'ici trois ans. Le retour sur investissement est prévu en cinq à sept ans. Les débuts sont encourageants : ouvert en juin dernier, Néovinum a accueilli 5 000 visiteurs sur les dix premiers mois. L'impact est déjà nettement perceptible sur les ventes au caveau, qui sont en hausse de 40 % depuis l'ouverture. Le panier moyen progresse de 5 %.

« Nous avons triplé notre surface de vente, ce qui permet de mieux valoriser nos belles cuvées », se réjouit Françoise Schmitt. Le cap est clairement fixé : « On ne change pas de métier, notre priorité reste de vendre notre vin. L'oenotourisme n'est pas une fin en soi, c'est seulement un moyen pour mieux valoriser notre production. » Groupement coopératif regroupant treize caves et 1 500 vignerons coopérateurs, l'UVICA a commercialisé 11,4 millions de bouteilles et 2,8 millions de Bag-in-box en 2013. Dans l'ancien caveau, les ventes s'étaient stabilisées à 900 000 cols par an.

La prestation

- Visite de Néovinum, suivie d'une initiation de 25 minutes à la dégustation : 6 euros pour les adultes, entrée gratuite pour les moins de 18 ans.

L'essentiel de l'offre

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