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À LA VIGNE - SEPTEMBRE

L'Hérault et l'Aude voient rouge

ADÈLE ARNAUD - La vigne - n°267 - septembre 2014 - page 7

Ces deux départements enregistrent une forte baisse de leur production du fait de la sécheresse et d'un orage de grêle qui a touché une vaste étendue.
Dans les zones les plus touchées par la sécheresse, les vignes ont tellement peu poussé qu'il n'a pas été nécessaire de les écimer. Certains les qualifient même de « vignes bonzaïs ». ©M. TRÉVOUX

Dans les zones les plus touchées par la sécheresse, les vignes ont tellement peu poussé qu'il n'a pas été nécessaire de les écimer. Certains les qualifient même de « vignes bonzaïs ». ©M. TRÉVOUX

A la suite d'un fort épisode de sécheresse en début de saison, l'Hérault enregistrerait une baisse de volume de 15 à 20 % par rapport aux 5,7 millions d'hectolitres récoltés en 2013, selon les estimations. Les 750 viticulteurs adhérant à la cave de Montagnac exploitent 2 250 ha, dont une grande partie est située dans le Biterrois et la vallée de l'Hérault, les zones les plus touchées par la sécheresse.

Là, les vignes ont tellement peu poussé que beaucoup de viticulteurs n'ont même pas eu à les écimer. Certains parlent de « bonzaïs ». Beaucoup s'interrogent également sur les réserves que ces vignes pourront constituer après les vendanges pour redémarrer l'année prochaine.

Jean-Louis Reffle, directeur de la cave, en est sûr : « La récolte 2014 sera historiquement basse. C'est encore difficile à dire mais j'envisage au minimum 30 % de baisse par rapport à l'année dernière. »

« Le climat s'est inversé cette année. Le printemps s'est révélé particulièrement chaud et sec alors que les mois de juillet et août ont été frais et humides, souligne Laurent Gourdon, chef du service viticulture de la chambre d'agriculture. Les pluies d'été ont permis de redresser la situation provoquée par la sécheresse printanière. Mais elles n'ont pas suffi pour tous les cépages. Sur le merlot notamment nous enregistrons une baisse globale des rendements. » Le chardonnay a souffert également.

Les cépages méditerranéens ont moins souffert. Laurent Gourdon constate que « les domaines qui ont su apporter de l'eau au moment opportun, c'est-à-dire en début de saison, s'en sortent mieux ». Tout comme Jean-Louis Reffle, il remarque que cette année, « les cépages méditerranéens tels que le grenache, le cinsault ou le carignan, subissent moins de perte que les autres sur les sols très secs ».

Des pertes considérables. Dans l'Aude, l'orage de grêle dévastateur du 6 juillet est lourd de conséquences car il a touché, à des degrés divers, près de 15 000 ha. Trois millions d'hectolitres seulement sont attendus, contre 3,4 à 4,3 millions au cours des cinq dernières années. À Puichéric, un village situé en plein coeur de la zone meurtrie, la cave coopérative les Celliers du Nouveau Monde envisage une baisse minimum de 35 à 40 % de sa récolte. Vincent Tixier, directeur de la cave, explique que « le rendement ne dépasse pas six tonnes par hectare pour les parcelles situées en bordure du couloir de grêle. Sur celles situées en plein coeur de l'orage, on ne récoltera pas plus que 2 t/ha. Certaines vignes ne seront pas vendangées car la récolte y est tellement faible qu'elle ne permet même pas de payer le gasoil de la machine. Les années normales, nos 140 adhérents nous permettent de vinifier 70 000 hl, cette année nous espérons atteindre 45 000 hl mais je ne suis encore sûr de rien ». Les Celliers du Nouveau Monde sont adhérents au groupement commercial Foncalieu. Vincent Texier espère que les autres caves du groupe pourront compenser son manque de récolte car celui-ci voit ses marchés se développer. Il n'est pas sûr que son voeu soit exaucé. Sur le terrain, il se raconte que Foncalieu cherche désespérément des vins.

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