C'est fait ! Cinq mois après l'annonce du lancement de son nouveau contrat d'achat de raisins, la maison Lavau, à Violès (Vaucluse), a convaincu neuf vignerons de le signer. Il s'agit principalement de coopérateurs. Selon le négociant, huit d'entre eux se trouvent dans l'aire des côtes-du-rhône, sur une superficie avoisinant 80 ha. Le neuvième exploite 17 ha dans le Ventoux.
« Ce contrat répond aux besoins de trésorerie des vignerons après les petites récoltes 2012 et 2013 », rappelle Frédéric Lavau, directeur général. L'entreprise leur a versé un premier acompte en juin, calculé sur la base du cours moyen de l'AOC de la dernière campagne.
Sécuriser les approvisionnements. « Nous avons dû solliciter activement les vignerons pour les convaincre », enchaîne le responsable. Car d'autres opérateurs cherchent à sécuriser leurs approvisionnements. Depuis le mois d'avril, le négociant vraqueur Raphaël Michel exploite le second site de vinification de la coopérative de Visan, à Tulette (Drôme), via la filiale Dolia qu'il a créée dans la foulée. Il propose aux fournisseurs de raisins le versement d'un acompte de 20 % en juillet, avant la récolte. Le solde interviendra dans les mois suivants, de décembre à juin.
« Les contractualisations sont encore en cours », annonce Gilles Ferlanda, responsable du site de production depuis le 1er août et ex-président de la coopérative de Visan. Au cours de l'été, il a été contraint à la démission par des adhérents de la cave opposés au projet d'exploitation de Raphaël Michel.
« Nous devrions vinifier 30 000 à 40 000 hl dès cette année », affirme-t-il. L'objectif paraît très ambitieux pour une première campagne. Mais une personne a été recrutée pour démarcher les vignerons avec des arguments séduisants. Dans le courrier qu'il leur a adressé, le négociant promet « une meilleure rémunération », « un libre engagement », « des paiements rapides », « des prix attractifs », « une simplification des démarches », etc.
La coopérative de Vacqueyras s'est aussi lancée dans une démarche de recrutement de nouveaux adhérents.
« Toutes ces initiatives provoquent un sacré désordre, s'énerve un directeur de coopérative dans le Vaucluse. Elles jettent la suspicion des adhérents sur leur structure. » La cave de Roaix-Séguret a réagi. Elle a proposé des avances aux coopérateurs ayant des difficultés de trésorerie. Une poignée d'entre eux les a obtenues.