Le 26 février dernier, l'Association des producteurs de bourgogne en Beaujolais (APBB) enregistrait « une victoire ». À sa demande, le Conseil d'État venait d'annuler la partie du cahier des charges de l'appellation Bourgogne qui excluait 51 communes du Beaujolais de l'aire de cette appellation. Pour le Conseil d'État, ce texte aurait dû faire l'objet d'une procédure nationale d'opposition (PNO). Depuis, l'Inao s'est exécuté. Il a soumis le texte à une PNO, le 16 juillet, pour deux mois. Mais l'APBB ne décolère pas. « L'Inao a profité de l'été et des vendanges pour lancer cette PNO sans nous consulter », peste le vice-président, Laurent Metge-Toppin, à la tête du Château de l'Hestrange, à Blacé (Rhône). L'APBB estime que 250 exploitants se sont exprimés pendant la PNO. « On espère que cela sera suffisant pour que l'Inao mette tout le monde autour d'une table. » L'association exige des critères objectifs pour délimiter l'aire de l'AOC Bourgogne. Elle réfute le critère « d'usage » retenu à ce jour par l'Inao. Faute d'obtenir gain de cause, elle menace de repartir devant le Conseil d'État, voire devant la Cour européenne des droits de l'homme, pour faire annuler à nouveau le cahier des charges. « Que chacun soit persuadé que nous en avons les moyens », menace Laurent Metge-Toppin, qui tient à produire du bourgogne dans ses terres du Beaujolais.