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DOSSIER - Quatre machines à vendanger à l'essai

Ero Grapeliner 6200 La simplicité et le confort au prix fort

La vigne - n°268 - octobre 2014 - page 24

On prend rapidement goût à cette machine silencieuse que l'on conduit presque les bras croisés et qui récolte rapidement une vendange propre. Reste son prix.
GRACE AUX DOUBLES COMMANDES, le chauffeur peut choisir de monter ou descendre la tête de récolte, ou bien de contrôler le dévers avec le joystick ou avec le pied gauche. Les deux pédales du côté droit servent à la conduite sur route et au freinage.

GRACE AUX DOUBLES COMMANDES, le chauffeur peut choisir de monter ou descendre la tête de récolte, ou bien de contrôler le dévers avec le joystick ou avec le pied gauche. Les deux pédales du côté droit servent à la conduite sur route et au freinage.

LES COMMANDES d'arrêt d'urgence, de feux de détresse et de parking sont accessibles depuis une console située à droite de l'accoudoir.

LES COMMANDES d'arrêt d'urgence, de feux de détresse et de parking sont accessibles depuis une console située à droite de l'accoudoir.

LA TABLE DE TRI À ROULEAUX prend place sous la cage de l'égrappoir. Elle ne dispose pas comme ce dernier d'un contrôle de dévers automatique.

LA TABLE DE TRI À ROULEAUX prend place sous la cage de l'égrappoir. Elle ne dispose pas comme ce dernier d'un contrôle de dévers automatique.

L'ÉCRAN DE GRANDE TAILLE affiche même le superflu. La vitesse d'avancement et la fréquence de secouage sont en effet indiquées par un chiffre et par une aiguille.

L'ÉCRAN DE GRANDE TAILLE affiche même le superflu. La vitesse d'avancement et la fréquence de secouage sont en effet indiquées par un chiffre et par une aiguille.

LA MAJEURE PARTIE DES FEUILLES est expulsée par un râteau à crochets situé au-dessus du convoyeur unique, du côté droit.

LA MAJEURE PARTIE DES FEUILLES est expulsée par un râteau à crochets situé au-dessus du convoyeur unique, du côté droit.

LE VIDAGE LATÉRAL de la trémie prend 30 secondes tout au plus.

LE VIDAGE LATÉRAL de la trémie prend 30 secondes tout au plus.

En gros plan : l'aspect de la récolte.

En gros plan : l'aspect de la récolte.

Cabine

L'accès à la cabine, par une échelle verticale, est un peu raide. Mais une fois à bord, on découvre un habitacle volumineux (3 m3) et sobre. Une grande fenêtre s'ouvre côté droit. Le chauffeur peut accueillir un passager et discuter avec lui sans élever la voix. Il dispose d'un grand coffre, d'espaces pour mettre une glacière, ranger deux bouteilles et poser des documents.

Le joystick, solidaire de l'accoudoir, est rustique mais ergonomique et souple. Les boutons, de couleurs et de formes différentes, se distinguent aisément. Fixé au montant droit de la cabine - un peu loin pour les chauffeurs à petits bras -, l'écran tactile, taille XL, en couleurs, est très lisible. Les réglages sont faciles et précis. Un deuxième écran reçoit les images - de bonne qualité - de l'une ou l'autre des deux caméras. Cependant, lors de notre essai, réalisé en partie sous la pluie, ces dernières n'ont pas toujours bien fonctionné.

Assistance à la conduite

La prise en main de la Grapeliner requiert un petit moment d'adaptation. Car la machine se pilote avec les mains et les pieds. Avec le pied gauche, le chauffeur enclenche notamment le guidage automatique de la direction. La machine file alors droit dans l'axe du rang. Mais il faut rester vigilant et reprendre le volant en main dès qu'il manque plusieurs ceps d'affilée dans un rang.

Très vite, on prend goût à conduire la Grapeliner. À l'entrée d'un rang, la tête de récolte se place automatiquement à la hauteur de travail programmée dès que l'on active le bouton secouage. Ensuite, la direction automatique et la régulation du régime moteur (1 650 t/min sur terrain plat) et de la vitesse assistent agréablement le chauffeur. En choisissant l'option « conduite confort », la machine fonctionne quasiment en pilotage automatique. Une fois le secouage lancé, le chauffeur peut conduire les bras croisés en contrôlant simplement le dévers avec les pieds. Très pratique également dès que l'on recule, l'image de la caméra arrière s'affiche automatiquement sur l'écran. Le chauffeur peut, en outre, enregistrer cinq programmes de récolte.

Sur la route, la Grapeliner offre un confort de conduite inégalé. La vitesse se pilote avec le joystick ou - plus pratique - avec une pédale au pied droit. La conduite au pied nous a vraiment emballés. Dotée de suspensions sur le train avant, la machine atteint 40 km/h à 1 750 tr/min. Il suffit de relâcher la pédale pour la freiner. À côté, la pédale de frein paraît peu utile bien que réactive et sécurisante.

Secouage et convoyage

Le fonctionnement de la tête de récolte Ero est singulier. Cette dernière, en effet, est dotée d'un seul convoyeur très large (33 cm), sur le côté droit, et d'un seul égrappoir, de grand volume, en haut à gauche. Autre originalité, la majorité des feuilles sont extraites dès la chute des grappes grâce à une buse à air transversal. Un extracteur muni de crochets les évacue sur le côté droit. Les feuilles et déchets restants sont aspirés par deux extracteurs classiques, en bas puis en haut de la machine. Tout cela paraît conçu pour absorber de gros volumes de vendanges. C'est le cas. Dans une vigne chargée d'au moins 20 t/ha, la machine a avalé la vendange à un peu plus de 3,5 km/h. Les écailles n'ont pu empêcher des raisins de tomber au sol. Toutefois, la perte nous a paru insignifiante, rapportée à l'abondante récolte.

Lors de notre essai, le nettoyage de la vendange s'est montré performant. Seules des feuilles ont échappé aux pales des ventilateurs lorsque la pluie s'est mise à tomber.

Nettoyage et tri

L'égrappoir nous a également convaincus. Il tourne lentement. Il n'agit pas comme une lessiveuse. La quasi-totalité des rafles sort entière. La quantité de grains restant sur les rafles à sa sortie est infime. Il s'agit d'une cage cylindrique en plastique à l'intérieur de laquelle un arbre muni de doigts rigides tourne en sens inverse. Cet équipement, monté sur vérins, bénéficie d'une correction de dévers, limitée certes (6 % dans un sens, 3 % dans l'autre) mais utile. Cette option permet une bonne répartition de la vendange dans la cage.

Nouveauté, depuis l'an passé, une table de tri à rouleaux complète le travail de l'égrappoir. Elle a peu de déchets à trier. Mais elle est utile. Elle élimine les petits bouts de rafles et les pétioles. Contrairement à l'égrappoir, elle n'est pas équipée d'une correction de dévers. Or, comme toute table de tri, elle doit être parfaitement de niveau pour bien fonctionner. Sinon, des grains roulent et tombent au sol. Dans les parcelles accidentées, le chauffeur n'a d'autre solution que de pencher légèrement la machine vers la gauche. Autre bémol, le réglage de l'écartement entre les rouleaux est manuel. Une fois triée, la vendange est acheminée vers la trémie par une vis sans fin. Impression : cette dernière a tendance à produire du jus.

Vidage

La trémie se vidant à droite, la manoeuvre d'approche de la benne est aisée si la parcelle dispose de tournières d'au moins 6 m de largeur. Sinon, les flancs des pneus flirtent dangereusement avec les piquets d'amarres. La bascule de la vendange dans la benne prend moins de trente secondes. Inconvénient, la trémie de 2 200 litres (2 600 ou 3 000 litres en option) se révèle vite très petite dans les vignes à gros rendement. Pour rejoindre la benne plus rapidement, le chauffeur peut passer la deuxième gamme de vitesse, sans s'arrêter, d'un petit coup pouce sur un bouton du manche.

Lavage

Le lavage de la machine implique de démonter une dizaine de pièces (tôles, bâche autour de l'aspirateur bas, guides en téflon sous le convoyeur). Il faut au moins cinq minutes pour faire ce travail. Et autant pour remonter ces pièces. Une fois la machine prête, on grimpe à l'échelle avec le tuyau en main. Pas facile. Arrivé en haut, la passerelle permet ensuite un lavage en toute sécurité. Compter une heure pour un nettoyage propre et net de la machine.

Sécurité

Les organes de récolte s'arrêtent dès que le chauffeur quitte son siège. Si la machine reste immobile plus de quelques secondes, les freins s'activent automatiquement. Dans les fortes pentes, le chauffeur peut activer un système de freinage inédit si la machine dérape. Nous n'avons pas testé ! Deux pieux, placés derrière les roues arrière sortent alors de leur logement pour prendre appui sur le sol et retenir l'engin.

Sur la route, la pédale d'accélération permet un freinage d'urgence. Seul bémol, l'unique gyrophare de la machine, placé au-dessus du toit derrière la cabine, s'escamote en cas d'accrochage mais ne revient pas dans sa position initiale. Il n'est alors pas bien visible depuis l'avant de la machine. De plus, il gêne l'ouverture du capot de l'égrappoir.

Entretien

La Grapeliner disposant d'un convoyeur et d'un égrappoir unique, le temps et le coût d'entretien de ces organes sont théoriquement divisés par deux par rapport aux autres machines. Le graissage de la machine est automatique. Le réservoir de carburant, les filtres et le radiateur sont accessibles depuis le sol.

Au final, la Grapeliner 6 200 s'avère une machine très convaincante. Mais son prix - 285 000 € pour ce modèle haut de gamme toutes options - et son absence de polyvalence sont rédhibitoires.

Le bilan

Avantages : guidage automatique, cabine spacieuse, grand écran, régla-ges précis, gros débit de l'égrappoir, table de tri.

Inconvénients : prix élevé, machine non polyvalente, pas de correction automatique de niveau de la table de tri.

Fiche technique

- Marque : Ero.

- Modèle : Grapeliner 6200 (avec égreneur et table de tri).

- Moteur : Deutz, 6 cylindres, 200 ch.

- Trémie : latérale unique de 2 200 l.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :