« Habituellement, nous réglons à nos adhérents la moitié de la récolte de l'année précédente entre juillet et décembre au fil de dix acomptes. Cette année, nous avons réglé 2,5 acomptes de plus sur cette période. Ainsi, nous aurons versé 25 % de plus sur la récolte 2013 fin décembre », explique Franck Molénat, le président de la coopérative de Roaix Séguret, dans le Vaucluse, forte de 100 adhérents et qui produit 34 500 hl cette année.
« Il fallait trouver une solution pour compenser partiellement la baisse de revenu due à la faible quantité de la récolte 2013, poursuit le président de la coopérative. En réglant plus tôt, on maintient la trésorerie de nos adhérents à son niveau habituel. Cela leur permet de faire face aux différentes échéances, bancaires ou sociales, et au financement des programmes de traitements de leur vignoble. »
Pour les mêmes raisons, les Vignerons ardéchois à Ruoms (1 500 vignerons regroupés dans quatorze coopératives, pour un volume de 468 000 hl) ont également avancé le règlement du solde de la récolte 2013 aux coopérateurs. Habituellement versé au mois de mai, il sera payé cette année en janvier-février. « Cela représente 10 % du montant global de la récolte, mais c'est loin d'être négligeable pour nos vignerons », indique Denis Roume, directeur de l'entreprise.
Avec cette mesure, la coopérative veut aussi témoigner de sa bonne santé et, ainsi, susciter des vocations de coopérateurs chez les jeunes. « Nous enregistrons une hausse de nos ventes de 7 %, cette année, pour un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros », ajoute Denis Roume. Bref, le modèle coopératif en a encore sous le pied.
Objectif 140 €/hl
« Après avoir dépensé beaucoup d'énergie pour faire remonter les cours, il nous faut désormais en dépenser autant, voire davantage, pour les consolider à leur niveau actuel. C'est une impérieuse nécessité que de sacraliser ce prix moyen autour de 140 €/hl », martèle Philippe Pellaton, le président du Syndicat général des vignerons des Côtes-du-Rhône, dans une interview au Vigneron des Côtes du Rhône d'octobre. Comme chaque année depuis quatre ans, le syndicat diffuse ses recommandations en matière de prix, via sa revue. « La situation économique est excellente, a encore confié Philippe Pellaton à notre confrère. Les sorties de chais sont restées très soutenues et la hausse des cours n'a pas entraîné de perte de volume de commercialisation. » Le syndicat vise 140 €/hl le côtes-du-rhône rouge coeur de gamme, 125 €/hl les entrées de gamme et 150 €/hl et plus les hauts de gamme.