UN PAUILLAC DÉCHU EN VIN DE FRANCE

Alfred Tesseron n'en démord pas : « Mon vin n'a pas de défaut. C'est incompréhensible. » De fait, le propriétaire du Château Pontet Canet, cinquième cru classé de 1855, 80 hectares en bio, n'a toujours pas avalé la pilule. Les Hauts de Pontet Canet 2012, son second vin, n'a pas obtenu l'AOC Pauillac. Qualisud, l'organisme certificateur indépendant qui réalise les analyses et les dégustations à l'aveugle pour le compte de l'ODG Pauillac, a jugé que ce vin n'avait pas les qualités requises. Le contrôle effectué avant l'embouteillage aurait mis en évidence une acidité volatile importante. Seuls 45 hectolitres sont concernés. Un tout petit lot par rapport à la récolte du château. Alfred Tesseron refuse d'expliquer comment il a produit et élevé son vin, ainsi que les éventuelles difficultés qu'il a pu rencontrer. Il répète qu'il « est hors de question » de le retravailler pour le représenter devant Qualisud. Il va le vendre en vin de France. Il préfère s'en remettre au verdict des acheteurs. « Je suis très fier de ce vin et absolument sûr de sa qualité, comme l'ont été 99,9 % des négociants qui ont confirmé leurs achats en vins de France ».