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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Blancs Trop de stock en muscadet

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°269 - novembre 2014 - page 94

L'horizon est sombre pour le muscadet. Les prix des moûts et des raisins ont baissé après l'annonce de stocks en hausse et d'une récolte abondante.

Début de campagne morose dans le pays nantais. Les vignerons espéraient un bon millésime après deux années difficiles. Du côté de la qualité, ils ne sont pas déçus. Mais les marchés font grise mine.

Quelque 72 000 hl de vendanges fraîches ont été contractualisés cette année à fin octobre, dans les deux appellations principales que sont le muscadet AC et le muscadet sèvre-et-maine sur lie, contre 80 000 hl en 2013. Cette baisse de volume n'aurait pas provoqué de crispation si les cours s'étaient tenus. Malheureusement, le prix des moûts - les trois quarts des volumes échangés - a chuté d'environ 13 %. Des prix fixes, puisque, depuis cette année, les contrats avec des prix variables, indexés sur les cours des vins, ont été supprimés.

« Il y a eu un raté de communication au cours de l'été. Annoncer une récolte de 500 000 hl alors qu'au final le volume s'établira autour de 420 000 hl, ce n'était pas bon. Cette alerte a donné des arguments aux acheteurs pour faire baisser les prix », souligne un observateur de la filière.

Au même moment, les stocks étaient évalués à 310 000 hl (tous muscadets), en hausse de 10 % par rapport à 2013, pour une commercialisation de 365 000 hl seulement.

Devant le risque de surplus, des vignerons ont déclassé du muscadet AC en Vin de France : 39 000 hl sur la fin de campagne 2013-2014, et quelque 6 000 hl en août. Mais cela n'a pas suffi.

La suite de la campagne s'annonce délicate car les négociants semblent déjà à peu près couverts. « Avec nos achats de vendanges et notre stock de 2013, nous n'achèterons pas de vin », indique Jean-Philippe Drouet, PDG de Drouet-Frères, à Vallet (Loire-Atlantique). C'est dommage, car le millésime 2014 est excellent. »

« Le muscadet se vend mal en grande distribution », poursuit l'acheteur. Alors que c'est son premier débouché. « On nous reproche de baisser les prix, mais on est face à des producteurs qui cassent les prix pour vendre. »

Une critique récurrente dans le vignoble. Pierre Castel l'avait déjà énoncée lors de l'inauguration de son usine nantaise en 2009.

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