Ils étonnent encore ceux qui les croisent dans les vignes. Mais on ne les pointe plus du doigt. Les chariots de taille ne sont plus considérés comme des équipements « réservés aux fainéants ». Leurs utilisateurs témoignent du soulagement qu'ils apportent pour la réalisation des travaux manuels pénibles et répétitifs. Pour de nombreux tailleurs, accidentés ou usés à force de travailler penché, ils sont même la seule solution pour continuer leur labeur. Ces vignerons n'ont qu'un seul regret : de ne pas les avoir acquis plus tôt.
On les appelle couramment chariots de taille. Un peu à tort. Car ces équipements servent aussi pour bien d'autres façons : le liage, l'épamprage, l'ébourgeonnage, l'éclaircissage, parfois pour les vendanges comme en témoignent les utilisateurs qui nous ont fait part de leur expérience. Les chariots automoteurs électriques constituent le haut du panier. Quatre constructeurs sont présents sur ce marché. Humeau, et ses scooters des vignes, et l'Italien Zallys, avec ses Jay vendus en France par Tractodiff, se sont lancés les premiers. Récemment, le chariot artisanal Moutardier et le tricycle Trail 2500 de la Manufacture du Château de la Prade, en Gironde, sont venus étoffer l'offre. Ces chariots se pilotent sans effort et peuvent évoluer sur terrain plan ou pentu, sec ou humide. Leurs utilisateurs apprécient le confort qu'ils apportent, mais ont deux griefs à leur égard. Leur gabarit, imposant, nécessite un véhicule ou une remorque pour les transporter. Et certains modèles - les mieux équipés, certes - ne sont pas donnés. Compter plus de 7 000 euros pour certains chariots avec un abri parapluie/parasol.
Les modèles non motorisés soulagent le dos à moindre frais. Cinq marques, toutes d'origine champenoise, sont disponibles. De conception simple, ces machines sont légères et peu encombrantes. Elles conviennent idéalement dans les parcelles en pente douce, mais s'adaptent mal aux parcelles travaillées. Elles sont en outre difficiles à retenir dans les vignes escarpées et à déplacer en terrain plat.
Trois autres équipements peuvent apporter un soutien lors des travaux manuels : le Repozdos, une sorte d'exosquelette à bretelles, l'Ergosiège, qui permet de travailler à l'aise à genou, et le siège monopode Multivigne que l'ouvrier attache à sa taille.
En tout, La Vigne a recensé onze fournisseurs et interrogé deux utilisateurs pour chacun d'entre eux. Découvrez leurs témoignages.