Vernier Invest. En équilibre sur un pied
Conçu sur le même principe que les sièges de traite, le Multivigne est un siège monopode adapté pour les travaux de la vigne. Il a été mis au point et assemblé par Thierry Vernier, à Orchamps-Vennes (Doubs). Le Multivigne dispose d'une assise capitonnée, recouverte de Skaï imperméable. Elle est fixée à la taille par des sangles en polypropylène. Le pied est constitué d'un tube métallique, réglable en hauteur, et d'un vérin, faisant office d'amortisseur, relié à une embase métallique qui assure l'appui au sol. Un petit coussin en élastomère, entre le vérin et l'embase, permet d'incliner le siège dans toutes les directions pour se déplacer un peu autour de son point d'ancrage. Le Multivigne se décline en deux modèles : poids léger (85 kg maxi) et lourd (jusqu'à 110 kg).
Jean-Philippe Combes, à Ludes (Marne), a acheté, il y a dix ans, six de ces sièges (le petit modèle) qu'il utilise lui-même pour tailler ou qu'il met à la disposition de ses vendangeurs. À ses yeux, ils ont autant d'atouts que d'inconvénients. « C'est un coup à prendre. Il faut mettre la main entre les jambes à chaque déplacement pour le maintenir en place. Ça fait mal aux cuisses les premiers jours, mais après, c'est de la balade. On a beaucoup moins mal au dos. Et ça coûte trois fois moins cher qu'un petit chariot. » Sérieux bémol toutefois : le petit modèle ne paraît pas très costaud. La rotule en caoutchouc se craquelle et l'axe qui tient le vérin à l'embase peut casser. Sur quatre des six sièges, le vérin ne fonctionne plus alors qu'ils ont été utilisés à peine trois mois en dix ans. « C'est dommage, déplore Jean-Philippe Combes, car, contrairement aux chariots, on taille aussi bien en montée qu'en descente, ou dans les rangs travaillés. » Pour un usage intensif à la vigne, Thierry Vernier recommande plutôt le modèle « 110 kg » doté d'un vérin plus costaud.
Sécurama. Un siège ergonomique
La société Sécurama propose l'Ergosiège. Contrairement à ce que suggère son nom, on ne s'y assoit pas vraiment. En fait, il permet de travailler à genoux, avec plus de confort. L'objet est constitué d'une armature en aluminium pourvue de genouillères en mousse polyuréthane. Il s'attache à l'aide deux lanières sous le genou et au-dessus de la cheville, sur une jambe ou sur les deux. La protection à l'arrière des chevilles sert d'assise lorsqu'on s'agenouille. L'appareil soulage ainsi le dos, les talons et les chevilles. Il permet de se déplacer librement. L'Ergosiège se décline en trois modèles : petite (PT), moyenne (MT) et grande taille (GT), la hauteur d'assise variant de 28 à 36 cm selon les modèles.
Colette Lopez, salariée à Cuis (Marne) et formatrice à la taille de la vigne pour la Corporation des Vignerons de Champagne, utilise l'Ergosiège, le chariot Tri-vigne et le siège Multivigne. « C'est bien d'alterner les équipements, conseille-t-elle. L'Ergosiège est un outil simple. Il est très léger. On ne le sent pas. Le genou repose sur une plaque en caoutchouc confortable. On peut l'utiliser dans toutes les vignes comme le siège Multivigne. »
Brochet. Un drôle de harnachement
Le Repozdos est un drôle d'appareil. Constitué d'une armature en aluminium articulée au niveau des hanches, il s'enfile comme un sac à dos et soulage le dos lorsqu'on travaille penché en avant grâce à un astucieux système qui transfère une partie du poids du buste sur les cuisses. Ainsi, les muscles lombaires sont moins sollicités. Les parties hautes et basses de l'appareil sont reliées par quatre paires d'élastiques agissant comme des ressorts de rappel pour aider l'utilisateur à se relever. Malgré un harnachement qui paraît imposant, « le tailleur conserve toute sa mobilité », assure Jean-Luc Brochet, son concepteur. Le tailleur peut fixer une batterie de sécateur ou de lieur sur l'armature. Le Repozdos compte une dizaine d'utilisateurs et la sortie d'un nouveau modèle est prévue début 2015. « Il sera doté d'une béquille arrière qui permettra de s'asseoir en position basse », précise Jean-Luc Brochet.
Henri-Georges Nares, salarié du domaine champenois Férat, à Vertus (Marne), s'en est équipé. « Il me redresse le dos. Les élastiques, à la ceinture, maintiennent bien les lombaires », explique-t-il. Il s'en sert depuis trois saisons, à raison de cinq mois par an pour tailler et lier. « Je l'utilise en remontant les rangs dans les vignes en pente et sur terrain plat, en alternance avec le Tri-vigne. Le Repozdos passe partout et ne fait pas mal aux hanches. Il est confortable, mais peu commode à porter quand on est chaudement habillé. » Bernard Pongnot, de Mareuil-sur-Ay (Marne), va s'en servir pour la quatrième saison. « Je l'utilise en alternance avec le Tri-vigne, précise-t-il. Le Repozdos est facile à régler et confortable. Mais il pèse un peu lourd si on l'utilise une journée complète. Je perds aussi un peu de temps. Je taille 15 % moins vite avec le Tri-vigne et 30 % moins vite avec le Repozdos qu'à pied. Mais avec ce matériel, le dos reste droit et on ne peut pas se le bloquer. »