La cause est entendue. « Les viticulteurs ne bénéficieront pas de primes à la restructuration du vignoble pour les autorisations de plantations nouvelles délivrées après le 1er janvier 2016, explique Jérôme Despey, président du conseil des vins de FranceAgriMer. La Commission européenne a été très claire là-dessus. Ceci pose un problème pour les jeunes agriculteurs. Dans le système actuel, ils perçoivent l'aide à la restructuration pour les droits gratuits qu'ils obtiennent au titre de JA pour faire des plantations nouvelles. À l'avenir, ces droits ne seront plus primés. » Les futurs JA perdront donc 4 800 €/ha. En 2014-2015, cela concerne 276 ha.
Moins d'installations
« S'il n'y a plus de droits nouveaux primables, cela va être très problématique », prévient Sébastien Compan, responsable de la section viticole des JA du Languedoc-Roussillon. Pour ce vigneron, à la tête de 40 ha de vignes à Moulezan (Gard), « on va compter sur les doigts de la main les installations dans notre région. Les jeunes ont peu de moyens lorsqu'ils s'installent. Les aides leur sont utiles. Je me suis installé en 2009. J'ai eu 6 ha de droits gratuits. Grâce à cela et aux primes, j'ai pu développer mon vignoble. » Jérôme Despey le rejoint dans cette analyse. « La viticulture est le secteur de l'agriculture où il y a le moins d'installations. Si on n'accorde pas la prime aux jeunes, cela risque d'aggraver le problème. Nous demandons aux pouvoirs publics de trouver un nouveau moyen pour les aider. »
Par ailleurs, un autre problème n'est pas résolu : le sort des droits de plantation issus d'arrachage. Lorsque ces droits seront transformés en autorisations, celles-ci bénéficieront-elles de la prime à la restructuration ? Cela devrait aller de soi. Mais apparemment pas pour la Commission européenne qui n'a pas encore confirmé ce point à la France.