L'offre en vins sans indication géographique (VSIG) produits en Languedoc-Roussillon pâtit de la faible récolte 2014. La production a revendiqué ses vins en priorité en IGP pays d'Oc, mieux rémunérée, et réduit ses volumes en VSIG.
À trente semaines de campagne, seulement 255 000 hl de VSIG avec mention de cépage se sont échangés. C'est 22 % de moins que l'an dernier. Les deux cépages principaux chutent encore davantage. Les échanges de merlot sont en recul de 37 %, ceux de cabernet-sauvignon de 41 %. Cette raréfaction de l'offre conduit à une tension sur les prix : ils sont en progression de 8,80 €/hl (+12 %), en moyenne, sur les cépages rouges.
Hausse des prix et très faibles disponibilités font fuir des acheteurs historiques. « Castel a basculé ses vins de cépage sous la marque Cambras de vin de France en vins d'Espagne. Là-bas, ces deux cépages se négocient aux alentours de 45 €/hl alors qu'ici, il faut maintenant compter entre 80 et 85 €/hl et même à ces prix, il est difficile de trouver des volumes. La marque Cambras représente 200 000 hl en merlot et cabernet-sauvignon », indique René Vergnes.
Selon ce courtier biterrois, plusieurs enseignes de la grande distribution se posent la même question quant à l'avenir de leur MDD (marque de distributeur) en vin de France. « Les arrachages et le ré-encépagement nous ont fait perdre le marché de vins premiers prix. Les efforts qualitatifs réalisés par la production et les forces de vente déployées par les metteurs en marché pour la commercialisation de ces produits nous positionnent désormais sur un segment plus qualitatif », analyse-t-il.
« Aujourd'hui, le Languedoc produit les vins de cépage parmi les plus chers du monde, confirme Florian Ceschi, courtier international chez Ciatti, à Montpellier. Cette année, pour fournir certains de mes clients qui voulaient des cépages en vins de France, j'ai dû chercher de l'IGP Oc qui a ensuite été déclassé. Même en début de campagne, trouver 10 000 hl de merlot en vin de France a été très compliqué. »