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ACTUS - RÉGIONS

Gard Le haut de gamme, ça marge!

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°275 - mai 2015 - page 12

Une étude menée par CER France pour les Vignerons indépendants du Gard montre que les cuvées haut de gamme sont leur principale source de profit.
Luc Reynaud réalise les plus fortes marges sur ses cuvées haut de gamme.  © F. JORDA-INIGUEZ

Luc Reynaud réalise les plus fortes marges sur ses cuvées haut de gamme. © F. JORDA-INIGUEZ

À Saint-Siffret, dans le Gard, Luc Reynaud cultive 50 ha en AOC Duché d'Uzès et en IGP Pont du Gard et Cévennes. Il produit 2 800 hl par an et commercialise 40 000 cols. « Sur nos entrées de gamme, vendues entre 3,9 et 4,50 € TTC par col, nos marges sont très faibles, constate-t-il. C'est sur notre cuvée haut de gamme que les marges sont les plus intéressantes. »

Un constat que dresse également CER France Gard. « Les vignerons dégagent des bénéfices avec leurs cuvées haut de gamme qui compensent leurs pertes sur les entrées de gamme », observe Anne-Claire Durel, chargée d'études. L'association de gestion a présenté les résultats 2013 d'un panel de 39 domaines gardois à l'assemblée générale des Vignerons indépendants du Gard, le 27 avril, à Vauvert. En moyenne, ces domaines exploitent 42 ha et produisent 2 500 hl pour un rendement de 57 hl/ha. Leur marge moyenne s'élève à 3 280 €, un résultat provenant des ventes en bouteilles, les BIB étant à l'équilibre et le vrac étant source de pertes.

L'analyse détaille le coût de revient selon le positionnement produit. Ce coût s'établit à 2,79 €/col pour les entrées de gamme, des bouteilles vendues moins de 3,50 € TTC le col au consommateur. Il atteint 3 €/col pour le coeur de gamme, vendu entre 3,50 et 6 €, et 4 € pour le haut de gamme. « L'écart le plus important entre les premiers prix et le haut de gamme se situe au niveau du prix du raisin (+0,40 €/col) car les rendements sont plus faibles et qu'il y a plus de travail à la vigne. Il y a également un surcoût au niveau du packaging (0,30 €/col) et des frais d'élevage en barrique (0,26 €/col) », souligne Anne-Claire Durel.

Les hauts de gamme étant vendus au-dessus de leur coût de revient, ils offrent 1,67 €/col de marge en moyenne alors que les entrées de gamme font perdre 0,76 €/col aux exploitants. « Bien sûr, les vignerons sont obligés de proposer des vins à petit prix. Mais il faut qu'ils soient attentifs à l'adéquation entre leurs coûts de revient et leur prix de vente », conseille Anne-Claire Durel.

« Le haut de gamme, c'est un segment qu'on essaie de développer, ajoute Luc Reynaud. Mais je suis limité par le seuil d'acceptation des consommateurs. Un IGP à 9 € la bouteille, c'est difficile à vendre. J'ai pu proposer une cuvée à ce prix dès lors que Duché d'Uzès est devenue une AOC. J'ai une cuvée en rouge à ce prix-là et je vais lancer un blanc à 10 € la bouteille. »

À noter que, pour son étude, CER France Gard a intégré une rémunération de la main-d'oeuvre familiale de 24 000 € nets par an et par personne plus 43 % de cotisations sociales.

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