Le picpoul de Pinet est devenu en quelques années la nouvelle coqueluche des consommateurs britanniques et américains. Sur ces deux marchés, l'appellation phare du bassin de Thau enregistre des hausses spectaculaires : en 2014, les ventes à l'export ont progressé de 10 % en volume et de 16 % en valeur, l'essentiel de cette hausse étant réalisé au Royaume-Uni. La presse britannique s'est entichée de ce blanc atypique. « Un cépage natif du Languedoc, mais qui ressemble à un immigré venu du Nord, une sorte de muscadet de la Méditerranée », écrit David Williams dans le Guardian, en avril 2013, en le recommandant avec deux autres vins pour les fêtes de Pâques. En 2013, le picpoul de Pinet, produit par la coop des Costières de Pomerols et distribué par la chaîne de supermarchés Tesco, a été élu meilleur vin blanc du Languedoc-Roussillon dans le cadre du Top 100 organisé chaque année par Sud de France. « C'est un vin blanc moderne, qui a rencontré son public outre-Manche », assure Isabelle Kanaan, directrice de la Maison du Languedoc-Roussillon, à Londres. L'AOC héraultaise a aussi bénéficié de la petite récolte d'autres régions françaises en 2013. L'acheteur de la chaîne de GD Morrisons confie au magazine Harper's avoir remplacé ses mâcons blancs - devenus inabordables à cause de la maigre récolte de 2013 - par des picpouls. Aujourd'hui, 50 % de la production de picpouls sont exportés : 46 % des volumes vers le Royaume-Uni et près de 20 % aux États-Unis.