En 2014, Vincent Ginestet, qui exploite 11 hectares à Soussans, en Gironde, n'a effectué qu'un traitement contre la cicadelle vectrice de la flavescence dorée alors qu'il se trouve en zone de lutte obligatoire. « Grâce à la mobilisation des ODG et du GDON du Médoc, nous étions passés en lutte à deux traitements, le second n'étant pas nécessaire si le premier se montrait efficace. Comme les résultats du piégeage ont révélé qu'il n'y avait plus de cicadelles après le premier traitement, nous n'avons pas eu besoin de faire le second. » Pour cet unique passage, il a utilisé Orytis, un produit à base d'acrinathrine. « L'insecticide le plus sélectif vis-à-vis des cicadelles », juge-t-il. Pour l'instant, avec un seul traitement par an, il n'a pas noté d'impact significatif sur les auxiliaires. Le coût du produit est de 34 €/ha, auquel il faut ajouter 18 €/ha pour l'application, qu'il réalise spécifiquement. « Je préfère l'appliquer seul pour rester au plus près des éclosions et avoir une meilleure efficacité sur les larves », précise-t-il. La prospection, elle, lui revient à 45 €/ha. « Je verse une cotisation de 7 €/ha à l'ODG Margaux, qui est reversée au GDON du Médoc. Et je mets également à disposition trois ou quatre de mes salariés durant une journée avant les vendanges. » Le GDON prépare les prospections et encadre les équipes. En 2014, grâce à cette surveillance fine, le plan de lutte est passé de l'échelon communal à l'échelon cadastral. « C'est plus cohérent. Auparavant, sur l'ensemble de la commune de Soussans, il fallait pratiquer trois traitements dont un conditionnel, parce qu'un foyer avait été repéré en 2011. Or, je me situe à plus de 5 km de ce foyer. Dans le même temps, des vignerons plus proches de ce foyer que moi, mais rattachés à une autre commune ne traitaient pas leurs vignes parce qu'ils étaient hors de la zone de lutte obligatoire. »Pour diminuer le coût de la lutte, il surveille les pièges à cicadelles placés dans ses vignes. « Tous les mercredis, je transmets mes comptages par mail au GDON. C'est rapide et cela leur évite d'envoyer quelqu'un pour faire les relevés. » Toutes ces interventions, Vincent Ginestet les juge nécessaires. « Nous devons intégrer la flavescence dans notre programme de protection du vignoble. Nous l'avions oubliée, mais elle s'est rappelée à nous. Il a fallu arracher des vignes dans le Médoc, et là c'est un autre coût ! »