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Autant le dire

« Le vin gris doit être reconnu »

Thomas Colson, vigneron à Toul (Meurthe-et-Moselle) - La vigne - n°278 - septembre 2015 - page 4

Je n'ai pas pour habitude de me faire entendre, mais je profite de votre numéro « Vinification : réussir le rosé qui plaît » pour pousser un petit coup de gueule. Vigneron dans les Côtes de Toul depuis dix ans, j'aimerais que le vin gris et sa vinification soient reconnus à leur juste valeur. En effet, les vins rosés ont le vent en poupe mais quand même : les véritables rosés issus de macération deviennent une espèce en voie de disparition. On le voit bien chez les cavistes et dans les rayons de la GD. À la place, on constate une recrudescence fabuleuse des vins gris à la robe oeil-de-perdrix si typique ! J'en suis fier car cela prouve qu'il y a soixante ans les vignerons lorrains avaient déjà compris les goûts des consommateurs actuels. Dans le même temps, je suis un peu amer de voir que si peu de vignerons revendiquent de faire désormais des vins gris (rosé de Provence en tête). Techniquement, le vin gris est issu d'un pressurage direct de raisins rouges à jus blanc. On aura beau m'expliquer que la saignée est une macération, lorsqu'elle est faite au bout de quatre heures, la macération est la même qu'à la sortie de mon pressoir ! Appelons un chat un chat, et un vin gris un vin gris, cela nous permettra de remettre à l'honneur cette vinification si particulière.

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