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ACTUS - RÉGIONS

Bordeaux Les phytos sur la sellette

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°278 - septembre 2015 - page 10

Un rapport de l'INVS n'exclut pas l'implication des pesticides dans les cas de cancers survenus chez des enfants de Preignac et des communes voisines. Pour l'heure, pas d'affolement.
Une étude a été lancée par l'INVS à Preignac et dans les communes voisines sur les risques liés aux traitements phytosanitaires. © C. WATIER

Une étude a été lancée par l'INVS à Preignac et dans les communes voisines sur les risques liés aux traitements phytosanitaires. © C. WATIER

Au creux de l'été, l'Institut national de veille sanitaire (INVS) a publié un rapport sur des cancers survenus chez des enfants à Preignac, dans le Sauternais (Gironde), et dans les neuf communes voisines. L'INVS a recensé neuf cas de cancers pédiatriques, entre 1990 et 2012, un taux plus élevé que la moyenne nationale. Il conclut que « la contribution de pesticides ne peut être exclue » et demande des actions de prévention.

Ce rapport affecte-t-il les 2 200 habitants de Preignac ? Le 1er septembre, jour de rentrée scolaire, les parents d'élèves avaient un tout autre sujet de préoccupation : les classes à double niveau. « Ce rapport ne nous effraie pas. Il n'est pas prouvé que les produits phyto donnent le cancer », lâche Stéphanie Serizier, à la tête de l'association des parents d'élèves de l'école primaire.

Jean-Pierre Manceau, l'ancien maire, qui a demandé le rapport à l'INVS après la survenue de trois cas de cancer chez des enfants de Preignac s'insurge. « Personne ne veut faire de vague, déplore-t-il. Les viticulteurs sont intouchables. » Et de réclamer que soient lancées des investigations complémentaires sur les adultes.

Jean-Gilbert Bapsalle, l'actuel maire, a exposé la stratégie menée dès sa prise de fonction. « Nous avons relancé le dialogue avec Château Gilette (4,5 ha) dont une parcelle de 1,5 ha jouxte l'école. Nous négocions avec lui pour racheter cette parcelle car nous voulons agrandir l'école et le cimetière. »

Xavier Gonet-Medeville, propriétaire du Château Gilette, se dit prêt à céder la parcelle à condition d'en avoir une autre en échange. « Nous respectons les bonnes pratiques, a-t-il ajouté. Les jours de classe, nous ne traitons pas la parcelle qui borde l'école. »

L'INVS demande aussi l'implantation de haies ou de bardages en bois pour contenir les aérosols. Il recommande l'aération régulière des salles de classe et le nettoyage des jeux extérieurs en cas d'entraînement de produit.

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