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VIGNE - Les épandeurs de matières organiques : l'offre du marché

Fumier et compost Les hérissons à l'oeuvre

La vigne - n°278 - septembre 2015 - page 33

Les épandeurs à fumier et à compost se distinguent par leur système d'éjection à hérissons. Verdoire propose une machine plus polyvalente que ses concurrentes.
Les hérissons des épandeurs à fumier Verdoire sont entraînés hydrauliquement.

Les hérissons des épandeurs à fumier Verdoire sont entraînés hydrauliquement.

L'épandeur Deguillaume V 1 500 S (1,06 m hors tout) est l'un des épandeurs traînés les plus étroits du marché.

L'épandeur Deguillaume V 1 500 S (1,06 m hors tout) est l'un des épandeurs traînés les plus étroits du marché.

Le V25 et le V45 de Segués peuvent être équipés en option d'un tapis transversal pour déposer le produit au pied des ceps.

Le V25 et le V45 de Segués peuvent être équipés en option d'un tapis transversal pour déposer le produit au pied des ceps.

Le A 25 d'Annovi éjecte le produit sur le côté à l'aide d'un disque inclinable hydrauliquement.

Le A 25 d'Annovi éjecte le produit sur le côté à l'aide d'un disque inclinable hydrauliquement.

L'épandeur Devès est équipé de volets qui limitent la largeur de l'épandage.

L'épandeur Devès est équipé de volets qui limitent la largeur de l'épandage.

Sept constructeurs opèrent sur le marché des épandeurs à fumier, compost et autres substances fibreuses. Leurs machines ont en commun de posséder un système pour déchiqueter les matières organiques. Il s'agit presque toujours de hérissons horizontaux ou verticaux. Verdoire se distingue par une machine assez élaborée, capable d'épandre également des fertilisants sous forme de bouchon. Annovi et Segués, eux, mettent l'accent sur la diversité des systèmes de distribution.

Verdoire. Une machine polyvalente

L'épandeur à fumier Verdoire est doté d'un châssis robuste qui supporte une caisse monobloc de grande capacité (de 3 000 à 4 800 l) réhaussable par des ridelles en bois. À l'arrière de la caisse, deux hérissons horizontaux déchiquettent les matières fibreuses pour les disperser dans le rang. Au fond de la caisse, deux chaînes à barrettes dirigent les matières organiques vers la sortie. L'entraînement des chaînes et des hérissons est hydraulique.

La machine Verdoire est polyvalente. Outre du fumier, du compost et des déchets verts, elle peut épandre des bouchons d'amendements organiques inférieurs à 1 cm.

Elle dispose à cet effet d'un double système de fermeture de l'arrière de la caisse. Celui-ci se compose d'une porte hydraulique qui étanche la caisse et d'une trappe, placée juste devant cette porte, que l'on règle manuellement pour prérégler le débit. Le débit se règle ensuite hydrauliquement en jouant sur la vitesse du tapis à chaînes.

Pour l'épandage localisé de compost, le viticulteur peut opter pour une table à disques, munie de déflecteurs, à vitesse variable, entraînée hydrauliquement, ou pour un tapis latéral.

Deguillaume, Roche, Houssa. Des modèles classiques

Deguillaume, Roche et l'atelier Houssa, en Belgique, proposent des épandeurs à hérissons horizontaux, comme Verdoire. Chez Houssa, l'entraînement hydraulique est de série. Chez ses concurrents, le modèle de base est plus simple. En effet, l'entraînement standard des chaînes à barrettes est mécanique. L'hydraulique est en option, mais Roche le conseille : « Il permet d'épandre un faible tonnage/ha. Il est aussi plus fiable et plus simple d'utilisation. Il n'y a pas de cardan, ni de carter et pas de chaîne à retendre », soutient Patrick Canal, directeur de l'entreprise.

Par ailleurs, les trois marques développent des options pour épandre d'autres produits que le fumier. Toutes proposent une trappe-guillotine. « Elle est utile pour l'épandage de boues de stations d'épuration », précise Hervé Marguet, responsable commercial chez Deguillaume. Le constructeur les dote sur demande d'un éparpilleur inférieur pour les fientes de poule ou les bouchons.

Baptisée REV2, la gamme de Roche se décline en cinq modèles de 0,94 m à 1,57 m de large hors tout. Ces machines reçoivent de 2 t à 4,5 t de charge utile dans une caisse monobloc en acier. Toutes sont équipées de deux hérissons à dents. À l'arrière de ceux-ci, on peut ajouter un capot pour canaliser la distribution du produit sur la largeur du rang ou des volets pour régler la largeur d'épandage.

Nouveauté, Roche propose depuis peu des épandeurs portés sur enjambeur ou attelés sur le trois points d'un tracteur interligne. À la demande d'un client souhaitant épandre des écorces, il a ainsi conçu tout récemment une machine avec une trémie de 1 m3 de capacité.

Pour sa part, Deguillaume propose deux modèles : le V 1 500 S, pour vignes étroites et plates, et le 2 500 pour vignes plantées à 1,80 m et plus. Le premier charge 1,5 t de fumier dans sa trémie monocoque en acier, le second, 2,5 t. La distribution est assurée soit par un gros hérisson à vis hélicoïdale de 600 m de diamètre, soit par deux petits hérissons de 300 mm, superposés. Une hotte peut être montée derrière les hérissons pour un épandage à droite et à gauche du rang.

Nouveauté, Deguillaume met au point un épandeur traîné monté sur un châssis enjambeur pour l'épandage de terre ou de fumier dans les vignes de 1,20 m à 1,40 m et pentues. L'appareil accueillera une caisse en entonnoir, de 3 m3, en position basse dans le rang. Prix annoncé : de 12 000 à 16 000 euros avec les hérissons et un attelage articulé.

L'épandeur vigne de Houssa, lui, se décline en deux modèles de 1,5 ou 3,5 m3 de capacité. Le petit modèle mesure 1,05 m de largeur hors tout.

Annovi, Segués. Pour des apports localisés

Les appareils A25, A35 et A45 de l'Italien Annovi, et les deux modèles V25 et V45 du fabricant espagnol Segués sont conçus pour un épandage localisé. Pour cela, leurs chaînes à barrettes convoient le produit vers l'avant de la caisse. Le système de distribution est, lui, propre à chaque marque.

Chez Annovi, le fumier est pris par une grande turbine transversale à palettes et à dents. Cet outil le déchiquette et l'oriente vers la porte de sortie, située sur le flanc droit. À ce niveau, un disque, réglable et inclinable (hydrauliquement, en option), l'épand dans le cavaillon ou sur 1 à 5 m de largeur.

Sur les modèles de base, l'opérateur règle le débit à deux niveaux. D'abord manuellement, en jouant sur l'ouverture d'une trappe, puis en choisissant l'une des trois vitesses mécaniques d'avancement de la chaîne à barrettes. Pour un réglage plus fin, il faut opter pour l'entraînement hydraulique de la chaîne. Mieux encore : l'option porte arrière mobile. Celle-ci progresse à la même vitesse que la chaîne et garantit un épandage uniforme jusqu'à la fin de la vidange de la trémie, quels que soient le fertilisant et la pente.

Segués offre plus d'options pour la répartition des fertilisants avec quatre systèmes de distribution : un petit tapis transversal à chaînes et barrettes pour un épandage au pied des ceps ; un soc central pour enfouir l'engrais au milieu de l'interrang ; deux socs latéraux pour enfouir de part et d'autre du rang ; un disque de grand diamètre à l'arrière de la trémie pour un épandage aérien libre. Ce dernier système peut venir en plus des précédents. L'appareil devient alors très polyvalent. Dans une parcelle, il peut localiser ou enfouir la matière organique. Dans l'autre, il peut l'épandre à la volée sur une grande largeur. Il suffit d'inverser le sens d'avancement du convoyeur. L'épandeur Segués de base est pourvu d'une caisse en acier avec un fond en Inox. Sa capacité varie de 3,5 à 5 t selon le modèle. Il est doté d'un petit arbre transversal muni d'hélices qui, animées par le même moteur que celui régulant l'avancement des chaînes à barrettes, assurent, d'après le constructeur, un débit constant et homogène du produit vers la sortie.

Devès, Annovi. L'épandage sur une grande largeur

La société ardéchoise Devès et l'Italien Annovi proposent des épandeurs à hérissons verticaux. Ce système, qui équipe la majorité des appareils agricoles, vise l'épandage sur une grande largeur. Mais si l'on veut épandre seulement dans l'interrang, il faut s'équiper de deux volets métalliques latéraux. Ces derniers, réglables mécaniquement, canalisent le produit sur une largeur définie. Les épandeurs des deux marques sont voisins. Ils évacuent le fumier ou le compost vers l'arrière à l'aide de chaînes à barrettes entraînées mécaniquement.

Devès vend un modèle étroit (GV 25) doté deux de hérissons et un modèle large (GV 31), à quatre hérissons. Ils emportent respectivement 2,5 et 3 t de charge utile. Tous deux reçoivent une porte-guillotine hydraulique en option.

Annovi propose l'A30. L'appareil, équipé de deux hérissons verticaux, embarque 2,8 m3 de charge utile. Différence par rapport l'épandeur Devès, le convoyeur à chaînes de l'A30 peut être équipé, en option, d'un entraînement hydraulique. Ce modèle se négocie entre 9 000 et 10 000 € comme son équivalent chez Devès.

À la recherche de maniabilité

Pour faciliter les sorties de rangs, le REV 2 de Roche peut, en option, s'atteler sur le bras de relevage ou être équipé d'un essieu directionnel. Cependant, « le chauffeur doit remettre l'essieu dans l'axe manuellement à chaque reprise de rang, explique Patrick Canal, directeur de Roche. C'est un peu fastidieux. Nous proposerons sous peu un système de recentrage automatique ». Pour une meilleure stabilité de l'appareil, l'essieu peut aussi disposer d'une voie variable. Verdoire, Devès et Houssa proposent également un essieu directionnel. Chez Annovi la position de l'essieu, dans l'axe de la caisse, et le timon articulé (en option) facilitent les manoeuvres dans les tournières étroites.

Cet article fait partie du dossier Les épandeurs de matières organiques : l'offre du marché

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