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DOSSIER - L'encépagement en mouvement

Alsace Ses cépages migrent vers le sud

CHANTAL SARRAZIN - La vigne - n°280 - novembre 2015 - page 34

Les cépages emblématiques d'Alsace, le gewurztraminer et le riesling, font leur petit bonhomme de chemin dans le Midi.
EDWIGE THUILLÉ, chef d'exploitation du Domaine de Valensac, dans l'Hérault.

EDWIGE THUILLÉ, chef d'exploitation du Domaine de Valensac, dans l'Hérault.

Entre 2012-2013 et 2013-2014, les volumes de gewurztraminer revendiqués en Pays d'Oc ont triplé, bondissant de 1 099 hl à 3 472 hl, selon Inter Oc. Au cours de la même période, les certifications en riesling sont passées de 137 à 374 hl. « Nous avons demandé à expérimenter ce cépage en 2000, indique Edwige Thuillé, chef d'exploitation du Domaine de Valensac, 46 ha en Pays d'Oc à Florensac (Hérault). Nous avons obtenu une dérogation pour planter 50 ares. Nous voulions savoir s'il pouvait apporter de la fraîcheur à nos blancs sudistes », ajoute-t-elle.

Le riesling entre aujourd'hui dans la composition de sa cuvée Boisrond (3 000 à 4 000 cols en Pays d'Oc, vendus 7,50 € TTC, prix public) à hauteur de 70 à 80 %, suivant les millésimes. Le petit manseng et le sauvignon complètent l'assemblage. « Le riesling apporte de la minéralité à l'ensemble », observe la responsable. Le petit manseng, lui, possède aussi une certaine acidité, mais alliée à du gras. Quant au sauvignon, il donne du bouquet. Implanté en coteaux sur des graves argilocalcaires du domaine, le riesling soufre toutefois du manque d'eau. Il produit 30-35 hl/ha, alors que le rendement moyen de l'exploitation est de 60 hl/ha.

Elle ne mentionne pas la présence du cépage dans la cuvée aux clients du caveau. « J'ai remarqué que cela faussait la dégustation : les consommateurs cherchent absolument à le reconnaître et n'apprécient plus le vin dans sa globalité. » Elle ne leur dévoile sa présence qu'à la fin. Ils se montrent alors agréablement surpris.

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