Entre 2012-2013 et 2013-2014, les volumes de gewurztraminer revendiqués en Pays d'Oc ont triplé, bondissant de 1 099 hl à 3 472 hl, selon Inter Oc. Au cours de la même période, les certifications en riesling sont passées de 137 à 374 hl. « Nous avons demandé à expérimenter ce cépage en 2000, indique Edwige Thuillé, chef d'exploitation du Domaine de Valensac, 46 ha en Pays d'Oc à Florensac (Hérault). Nous avons obtenu une dérogation pour planter 50 ares. Nous voulions savoir s'il pouvait apporter de la fraîcheur à nos blancs sudistes », ajoute-t-elle.
Le riesling entre aujourd'hui dans la composition de sa cuvée Boisrond (3 000 à 4 000 cols en Pays d'Oc, vendus 7,50 € TTC, prix public) à hauteur de 70 à 80 %, suivant les millésimes. Le petit manseng et le sauvignon complètent l'assemblage. « Le riesling apporte de la minéralité à l'ensemble », observe la responsable. Le petit manseng, lui, possède aussi une certaine acidité, mais alliée à du gras. Quant au sauvignon, il donne du bouquet. Implanté en coteaux sur des graves argilocalcaires du domaine, le riesling soufre toutefois du manque d'eau. Il produit 30-35 hl/ha, alors que le rendement moyen de l'exploitation est de 60 hl/ha.
Elle ne mentionne pas la présence du cépage dans la cuvée aux clients du caveau. « J'ai remarqué que cela faussait la dégustation : les consommateurs cherchent absolument à le reconnaître et n'apprécient plus le vin dans sa globalité. » Elle ne leur dévoile sa présence qu'à la fin. Ils se montrent alors agréablement surpris.