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LA PELLE ENJAMBEUSE travaille à 360 degrés sur 10 m de large. © AM
DEUX FRÈRES VITICULTEURS BASÉS À BOUZY (MARNE) - Thierry et Didier Vesselle - ont déposé un brevet pour une pelle viticole enjambeuse sur chenilles. Ils l'ont conçue pour remonter de la terre dans les vignes en dévers. « Nos sols sont labourés, explique Thierry Vesselle. Auparavant, nous remontions la terre à la main, mais cela devenait de plus en plus compliqué. Nous nous sommes inspirés de l'expérience d'autres vignobles où l'on travaille beaucoup avec des mini-pelles. »
Le nouvel engin a été fabriqué à leur demande par la société Sermat TP, basée à Braine, dans l'Aisne. Ce concessionnaire Hyundai a accepté de transformer et de rehausser d'1,20 m la pelle R35Z-9 du constructeur coréen, afin qu'elle enjambe les vignes. Pour garantir la stabilité de cet engin sur chenilles, des masses ont été ajoutées dans les trax inférieurs.
« Cette machine est un porte-outils qui présente de nombreuses potentialités, poursuit Thierry Vesselle. On peut remonter la terre et arracher facilement des parcelles enclavées. Pour cela, nous disposons de trois godets. Nous pouvons aussi l'équiper d'un râteau pour arracher les plants morts, d'un enfonce-pieu pour planter des piquets ou d'un gyrobroyeur. On installe tous ces outils bien plus rapidement que sur le porte-outils d'un enjambeur. Cette machine travaille sur 360° et 10 m de large, soit onze rangs. »
Il a fallu une semaine à Thierry Vesselle pour la prendre en mains. « Il faut savoir conduire une grue », prévient-il.
Coût du matériel : 100 000 € HT. Pour l'amortir, les deux frères vont proposer de la prestation de services et le louer à des entreprises de travaux agricoles. Ils vont également essayer d'en vendre en Champagne et dans d'autres vignobles étroits comme la Bourgogne ou le Sancerrois.
La R35Z-9 pèse 3,5 tonnes et est équipée d'un moteur de 26,5 ch. Elle consomme 30 à 40 litres par jour de travail.
