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VIGNE

Loire-Atlantique Bons résultats de la taille mécanique

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°280 - novembre 2015 - page 65

Les premiers essais de taille mécanique de précision (TMP) sont encourageants, avec des temps de travaux nettement diminués.
LES ESSAIS ont été conduits dans une parcelle de merlot. © C.A. LOIRE-ATLANTIQUE

LES ESSAIS ont été conduits dans une parcelle de merlot. © C.A. LOIRE-ATLANTIQUE

DEPUIS 2012, LA CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE teste la taille mécanique de précision (TMP) sur une parcelle de merlot classée en IGP Val de Loire*. La parcelle, assez jeune, était conduite en guyot simple, mais a pu être vite transformée en double cordon de royat afin que la machine TRP Visio de Pellenc puisse opérer.

Les premiers résultats sont prometteurs. D'abord, les coûts des travaux ont été franchement réduits : 616 €/ha en moyenne de 2012 à 2014 pour la TMP, avec reprise manuelle, contre 880 €/ha en moyenne pour la taille manuelle, soit un gain de 264 €/ha par an. Ensuite, les rendements sont supérieurs : + 18 % en moyenne lors des trois millésimes. « Cette augmentation n'est pas phénoménale. Mais ce n'est pas l'objectif premier des viticulteurs. Ce qu'ils souhaitent avant tout, c'est de réduire leurs coûts », indique Nadège Brochard-Mémain, de la chambre d'agriculture.

Au niveau de l'état sanitaire, les expérimentateurs n'ont pas noté de différences. « Nous pensions qu'il y aurait plus d'entassement de la végétation et donc plus de botrytis. Il n'en est rien. Il y a davantage de grappes, mais elles sont plus petites et dès lors plus aérées », note la conseillère viticole. Un bémol toutefois : la sensibilité à l'excoriose. Cette maladie s'est fortement exprimée ce printemps. « Elle n'a pas été davantage présente dans les parcelles taillées mécaniquement. Mais comme la taille est courte, les conséquences peuvent se révéler plus importantes, avec un risque de mauvais ou de non-débourrement des bourgeons de la base », relève la technicienne.

Reste un fait remarquable : « Depuis le début des essais, les rameaux ne sont aoûtés qu'aux deux tiers. Pour l'instant, cela n'a pas eu d'incidence sur le développement végétatif, ni le rendement de l'année suivante, mais on s'interroge sur la longévité de ces vignes. »

En ce qui concerne la maturité, les expérimentateurs ont observé une accumulation des sucres un peu plus lente en raison des rendements plus élevés, d'où un TAV inférieur de 0,4 % en moyenne de 2012 à 2014. Cela reste acceptable. Mais les trois années étudiées ont été plutôt précoces. Le risque de sous-maturité lors d'une année tardive n'est donc pas à négliger. Il faut ainsi impérativement veiller à assurer un rapport feuille sur fruit suffisant.

* Essai réalisé en collaboration avec Pellenc et Viti Loire Babonneau.

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