Blancs Le muscadet dans le creux de la vague

L'appellation du Val de Loire connaît un début de campagne calme. Avec une belle récolte 2015, les volumes ne devraient pas manquer, ce qui risque de tirer les prix vers le bas.

« Ce n'est pas un début de campagne tonitruant », confie un courtier de Loire-Atlantique. Le muscadet AC commence tout juste sa commercialisation en vrac, avec un peu moins de 12 000 hl échangés depuis le mois d'août. Des volumes en baisse par rapport à la campagne précédente (16 500 hl), même si les échanges de moûts permettent de rattraper la tendance.

« L'année dernière, par manque de stock, tout le monde s'est couvert en début de campagne. Aujourd'hui, les acheteurs ne se pressent pas car la récolte 2015 est bonne en qualité et en quantité », poursuit le courtier. Pas pressés, mais curieux. « Ils demandent des échantillons, mais de là à faire des affaires, il y a un grand pas qui n'est pas encore franchi ! Ils savent qu'ils auront des disponibilités lorsqu'ils auront besoin de vins. »

Cette petite activité en muscadet AC se traduit par quelques ventes autour de 90 €/hl, au niveau de ce qui se pratiquait l'année dernière. « Mais l'hirondelle ne fait pas le printemps. C'est un peu prématuré pour donner une tendance », prévient le courtier. Un de ses confrères prend les choses du bon côté : « Avec un tel prix, nous sommes plutôt bien orientés. » Ce professionnel est confiant : « Le muscadet a retrouvé des parts de marché, cela devrait avoir des effets positifs sur les cours du vrac. »

Côté muscadet-sèvre-et-maine sur lie, les échanges sont aussi en baisse, à moins de 6 000 hl contre près de 8 000 hl un an auparavant. Ils ne concernent que les vins de 2014, pour qui cette période représente la fin de campagne, le 2015 n'étant commercialisé qu'à partir du 1er janvier.

InterLoire déplore une tendance baissière des prix depuis les deux dernières années, avec une accélération sur la dernière campagne, à 138 €/hl. « Nous avons eu des échanges devant les vendangeoirs sur la base de 110 €/hl, témoigne le courtier de Loire-Atlantique. Cela risque d'être la base de prix de l'année. » Mais il refuse le défaitisme. Dans le creux de la vague, le muscadet peut espérer remonter. Tous les opérateurs misent en effet sur les efforts de la production pour ne mettre en marché que ce que l'appellation est capable de vendre.