On le sait depuis longtemps : les Corbières se trouvent sur une énorme nappe d'eau. Mais, jusqu'ici, l'administration interdisait d'y faire le moindre forage pour la préserver. Deux éléments l'ont conduit à assouplir sa position : le réchauffement climatique et la connaissance acquise récemment du renouvellement de cette nappe.
En lien avec les services de l'État, la chambre d'agriculture de l'Aude a lancé une enquête. Depuis la mi-janvier, sept réunions ont été organisées par les caves coopératives, associant les communes, les vignerons indépendants et les autres agriculteurs.
« Pour l'instant, nous souhaitons seulement recenser les besoins en eau. Mais on sent déjà un grand enthousiasme pour ce projet », observe Hélène Olive, chargée de mission à la chambre d'agriculture. Une fois les besoins recensés, il faut vérifier si les ressources correspondent et mener des études hydrauliques, ce qui suppose trois à quatre ans d'études.
« Il n'est pas certain que nous puissions répondre à tous les besoins, mais s'il y a des possibilités d'irriguer, il faut les saisir », défend Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons indépendants de l'Aude. « Ce projet est notre seul espoir de maintenir la vigne dans les Corbières tellement la sécheresse devient sévère. On pendra toutes les précautions pour préserver cette nappe d'eau », soutient Ludovic Roux, président de la Fédération des caves coopératives de l'Aude.