« Tout le monde est surpris : FranceAgriMer autant que les opérateurs », reconnaît Christine Assy, directrice de la CCVF. Il a suffi du premier jour d'ouverture du dépôt des demandes d'aide à l'investissement, le 4 janvier, pour consommer toute l'enveloppe de 165 millions d'euros prévue. Selon Anne Haller, déléguée pour les filières viticoles et cidricoles, environ 2 150 dossiers ont été déposés ce jour-là, presque autant que l'an dernier en 24 jours. Personne ne s'attendait à un tel rush.
Pour ceux qui sont arrivés après la bataille, la pilule passe mal.
Viticulteur sur 12 ha dans l'Hérault, Christian Gastou prévoyait d'acheter huit cuves. « Ce sera impossible sans les aides, d'autant que, trop confiant, j'ai embauché un salarié au 1er février. Je n'ai plus qu'à vendre mon raisin au kilo et croiser les doigts pour l'année prochaine. » Pour lui, l'accent n'a pas été assez mis sur la nécessité de se dépêcher. « Je serais curieux de savoir chez qui sont allés les sous. » À ce sujet, le nombre important de dossiers déposés le 4 janvier laisse penser que ce ne sont pas seulement quelques grosses structures qui se partageront l'enveloppe. En Aquitaine, Bénédicte Lacombe, directrice des Vignerons indépendants, constate avec regret que la plupart des projets de sa région émanaient de petites structures, pour lesquelles de faibles sommes peuvent être vitales.
Rien que pour honorer les demandes du 4 janvier, France-AgriMer a décidé d'aller jusqu'à 181,5 millions d'euros, soit 110 % de la somme prévue. Selon Anne Haller, cela suffira pour satisfaire toutes les demandes déposées dès le premier jour.