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MARTIAL BESSIEUX, viticulteur à Homps, a testé l'an dernier la veste Finnmark. © M. TREVOUX
«Jusqu'ici, c'était le bleu de travail et les bottes. Par temps froid et venté, on gelait. » En quelques mots, ce viticulteur audois décrit le dur labeur de la taille chaque hiver. L'initiative de l'Asavpa de l'Aude et de la MSA Grand Sud a dès lors été bien accueillie. L'an dernier, les deux organismes ont confié deux tenues complètes (veste, pantalon, sous-vêtements et chaussures) à des volontaires pour qu'ils les testent.
« On s'intéresse enfin à nos conditions de travail. Quand on travaille en extérieur, on ne sait jamais comment s'habiller », se réjouit Martial Bessieux, viticulteur à Homps. L'opération a été également bien perçue par les trois distributeurs locaux qui y ont participé (Sodime, Baurès et Unipro 11) qui, à l'écoute des viticulteurs, veulent leur proposer de bons produits.
Jean-Pierre Alonso, qui pilote l'opération à la MSA, s'est basé sur une étude similaire réalisée en 2007 par les MSA de Gironde, Charente et Charente-Maritime. « Nous sommes partis de la norme EN343, qui s'applique aux vêtements de protection contre les intempéries, en vue de définir un cahier des charges pour ces tenues. Les deux critères les plus importants de cette norme sont l'étanchéité à la pluie et la respirabilité. »
La MSA et l'Asavpa ont retenu deux tenues sur la base de ces critères et les ont proposées aux quinze volontaires. Le 18 décembre, à Narbonne, douze d'entre eux se sont retrouvés à la MSA de Narbonne pour la restitution des résultats de ce test.
Premier constat : les deux tenues sont bien notées. Elles apportent un confort et une protection contre le froid bien supérieurs aux vêtements habituels. Les chaussures de sécurité (Win S3 SRC, d'U-Power) sont unanimement appréciées. Souples, chaudes et imperméables, elles tiennent bien le pied. Plusieurs viticulteurs reconnaissent même les avoir utilisées après la taille.
Les critiques portent sur certains détails. La veste n° 1 (Finnmark, de Delta-plus) est jugée confortable, chaude et imperméable et très bien adaptée au vent. Certains estiment cependant qu'elle n'est pas assez chaude par grand froid. La coupe, elle, est jugée un peu longue. Plusieurs regrettent qu'elle ne soit pas assez respirante. Sur ce denier paramètre, elle ne satisfait que le niveau 1 de la norme EN343 qui en comporte trois. Quelques-uns n'ont pas pu fermer la capuche pour se protéger du vent. Autre défaut : la poche latérale, pas assez résistante, a été parfois arrachée.
Le pantalon de cette même tenue (LMA 1007 Ours, de Lebeurre) est jugé chaud, confortable et facile d'entretien. La coupe, elle, est trop ajustée pour certains qui suggèrent de proposer un modèle avec des bretelles. D'autres l'ont trouvé trop chaud, même par grand froid, quand il est porté avec le caleçon. Autre inconvénient : il est un peu lourd.
La veste de la deuxième tenue (Parka Amsterdam, de Sioen) a été appréciée pour sa coupe, bien adaptée à la taille. Elle est chaude et imperméable. Seul un des testeurs l'a estimée insuffisamment respirante. La capuche assure une bonne protection, mais gêne la visibilité. La poche, de bonne taille, est placée trop haut et difficile à ouvrir du fait « d'un scratch dur à déscratcher ».
Le pantalon de cette tenue (pantalon de pluie Hamilton, de Sioen) protège bien contre la pluie et le vent. Mais sa coupe est peu appréciée car elle ne couvre pas assez le dos et ne serre pas assez la taille. La doublure en nylon « est rafraîchissante en été, mais l'hiver, elle est gelée », ont commenté les utilisateurs. Enfin, ils ont pointé l'absence de serrage aux jambes, qui laisse passer le vent et le froid.
Toutes ces remarques ont été prises en compte pour la sélection d'une troisième tenue testée cette année, « plus spécialement profilée pour protéger contre le vent. C'est une veste très légère, mais avec une feuille d'aluminium à l'intérieur pour isoler du froid et du vent », explique Jean-Pierre Alfonso. Résultats attendus à la fin de l'hiver.
Privilégier les fibres synthétiques
Même la veste la plus performante contre les intempéries doit être portée sur des vêtements adaptés. Les sous-vêtements constituent la première couche et doivent être ajustés au plus près du corps. Au contact avec la peau, leur rôle est d'absorber la transpiration et de l'évacuer. Mieux vaut des sous-vêtements en fibres synthétiques qu'en coton car il retient l'humidité. La MSA et l'Asavpa ont confié des T-shirts Manitoba à manches longues et des caleçons Yucon aux testeurs. Deux sous-vêtements en tissu thermorégulateur (polyester + Lycra). La deuxième couche est un vêtement polaire qui doit tenir chaud et évacuer la transpiration. Là encore, le coton est déconseillé. La troisième couche, enfin, constituée par la veste, doit protéger de la pluie et du vent. Pour une bonne évacuation de la transpiration, il faut veiller à sa capacité « respirante ».
« Le système multicouche permet de s'adapter aux conditions climatiques. Ces conditions étant changeantes [...], c'est à vous de vous adapter en jouant sur les différentes couches », recommandent les MSA de Gironde, de Charente et de Charente-Maritime, dans leur étude datant de 2007.
