Durant sa foire aux vins de printemps, E. Leclerc a mis en vente plusieurs milliers de cols de pinot blanc et de pinot noir à 1,33 €/col par lot de 18 bouteilles. Le blanc était d'Italie, le noir, d'Afrique du Sud. Mais l'origine était indiquée en petit. Et les deux vins étaient embouteillés dans une flûte d'Alsace, habituellement réservée aux vins d'Alsace ! « C'est une banalisation de nos cépages », s'est emporté Florian Hartweg, vice-président du Syndicat des vignerons indépendants d'Alsace (Synvira). À l'origine de l'affaire, le négociant Olivier Biecher tempère : « C'est une opération ponctuelle. Je veux faire comprendre que le négoce est dans l'incapacité de trouver des volumes de vin d'entrée de gamme. Les cours du vrac ont pris 35 % en un an. Le riesling en vrac cote autour des 3 €/l. Les vins Biecher ne peuvent pas suivre ces hausses. » À l'Association des viticulteurs d'Alsace, le président Jérôme Bauer préfère dédramatiser. « Les cépages alsaciens sont notre identité, mais ils ne nous sont pas réservés. Les vins d'Alsace ne jouent pas dans la cour des vins à 2 € et moins. »