« On est prêt à passer à l'action », a déclaré Jean-Marie Barrillère, le président du Cniv, en clôture de la présentation du Plan national de lutte contre le dépérissement du vignoble. Celui-ci engage toute la profession. « Il est capital et novateur », a déclaré Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé en vins de FranceAgrimer. Pour le financer, les interprofessions vont débloquer 1,5 million d'euros par an. « Cela représente en moyenne 3 centimes par hectolitre. C'est un financement qui s'inscrit dans la durée », a insisté Jean-Marie Barrillère. La profession espère que l'État abondera à la même hauteur, ce qui représenterait un budget total de 3 millions d'euros par an. Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, doit se prononcer prochainement.
Un plan à quatre axes
Le premier axe du plan porte sur la mise en place d'un réseau pour promouvoir la formation et le transfert des bonnes pratiques, comme la taille respectueuse des flux de sève. « On place le viticulteur au coeur de la lutte », a expliqué Luc Lurton, le directeur technique de l'interprofession de Cognac. Le deuxième axe vise à intégrer la pépinière. Du fait des dépérissements, il existe une forte demande en plants pour la complantation et la replantation. Trois chantiers deviennent donc prioritaires : augmenter les surfaces de vignes mères, établir un partenariat avec les pépiniéristes, travailler à la levée des freins réglementaires.
Le troisième axe porte sur la mise en place d'un observatoire national des vignobles. Le quatrième concerne la coordination des actions de recherche sur les dépérissements. Il remet l'agronomie au coeur de la réflexion. Il intègre des travaux sur les composantes du rendement, les réponses de la plante aux stress et les impacts sur sa longévité, la biologie du sol, la détection des maladies, le biocontrôle, le matériel végétal et les leviers socio-économiques de lutte contre les dépérissements.