BASF a développé un plastique biodégradable : Ecovio. La firme le commercialise auprès des transformateurs sous forme de granulés. Ces derniers l'emploient pour élaborer des films de paillage compostables. Un produit utilisable pour les plantiers de la vigne est donc disponible depuis l'an passé. Comme tous les films en plastique, il empêche les adventices de pousser.
« Ecovio relance l'intérêt des films en plastique en viticulture tout en réduisant les herbicides », explique Olivier de Beaurepaire, le responsable de développement des polymères biodégradables en agriculture chez BASF. Le film Ecovio a été conçu pour durer 24 mois. À l'issue de cette période, il faut le recouvrir de terre, à l'aide d'un outil à disque par exemple. Dès lors, la biodégradation du plastique s'amorce. De ce fait, « le viticulteur ou ses voisins ne verront pas des lambeaux de film battre au vent durant des années, voire des décennies. Ils n'auront pas non plus le désagrément de voir des morceaux s'envoler sur les parcelles alentours. »
Le spécialiste recommande aux viticulteurs du Sud d'opter pour un film de 40 µ d'épaisseur et à ceux du Nord d'employer un film de 30 µ. Au moment de l'installation du paillage, il préconise d'enfouir les bords le plus verticalement possible, de sorte que les outils de travail du sol ne viennent pas accrocher le film lors de leur passage.
La chambre d'agriculture de l'Aude teste ce nouveau film depuis au moins trois ans. « C'est un bon produit, mais qui nécessite encore quelques petites améliorations. En terme de désherbage, il est efficace. Mais dès que l'on passe trop vite avec des engins de travail du sol interrang et que l'on met de la terre dessus, il se décompose rapidement. Il faut donc faire attention », rapporte Frédéric Prigent, de la chambre d'agriculture de l'Aude. Autre bémol : « S'il y a un petit accroc dans le plastique, le vent s'y engouffre, et des petits morceaux s'envolent. C'est un problème que l'on ne rencontre pas avec les feutres végétaux qui sont plus lourds », ajoute-t-il.
De son côté, BASF a fait des évaluations de coûts qui montrent que « le paillage permet d'obtenir précocement de bons rendements. De ce fait, son application est très rentable pour l'agriculteur, et ceci bien qu'il coûte plus cher qu'un plastique conventionnel », explique Oliver de Beaurepaire.