Fin mars 2016, la campagne 2015-2016 de commercialisation du vin de base pour le crémant-de-bourgogne sur le marché du vrac est quasiment terminée. Le millésime 2015 est vendu mais les volumes échangés marquent une baisse : 22 200 hl contre 23 700 l'an passé à la même époque. Au total, moûts et vin confondus, la campagne a écoulé 102 000 hl, contre 117 000 en 2014-2015, soit - 8 %. Une tendance directement attribuable, selon Pierre du Couëdic, directeur de l'UPECB, à une récolte 2015 moins généreuse : « En 2015, nous avons récolté 150 000 hl au lieu des 168 000 de 2014. Il est logique que le volume de transaction baisse aussi. »
À la cave coopérative de Bissey (Saône-et-Loire), ce petit volume a eu des conséquences. La cave produit des crémants-de-bourgogne en bouteille et commercialise une petite quantité de ses aligotés en vrac. Un lot de 150 hl, qui n'a pas fait l'objet de contrat, y a été vendu pour 560 € la pièce, un montant jugé insuffisant. « Ce prix nous aurait convenu si nous avions eu une récolte pleine. Mais nous avons eu 25 % de rendement en moins en 2015 à cause de la coulure, témoigne Christian Denizot, le président de la cave. On est obligés de faire avec... »
Mais, d'une manière générale, cette campagne confirme la précédente « avec des prix à un niveau élevé », indique Pierre du Couëdic. Ils seraient même en progression pour les vins de cépages chardonnay (674 € la pièce de 218 l, contre 664 € l'an passé à la même date) et pinot noir (de 665 € l'an dernier à 677 € cette année). Seuls les prix des vins à base de gamay restent stables à 360 € la pièce.
Pour Marcel Combes, directeur des vins effervescents de la Maison Louis Bouillot, ces prix soutenus sont dus « au manque de disponibilité. Les stocks étaient bas, les opérateurs avaient jusqu'à présent besoin de les reconstituer ». Autre raison, les « très bonnes années 2012 et 2013 », pendant lesquelles les ventes de crémants-de-bourgogne ont connu une belle progression. « Mais si la récolte 2016 est abondante, on peut prévoir un fléchissement... »