C'est (re)lancé. Après un échec devant le comité régional de l'Inao en 2015, l'ODG Muscadet a remis l'ouvrage sur le métier pour présenter une nouvelle mouture du cahier des charges de son appellation socle : le Muscadet AC. L'objectif est simple, selon Joël Forgeau, le président : « Donner de la lisibilité à la hiérarchie des trois niveaux : Muscadet AC, Muscadet sous-régional sur lie et crus communaux ».
La commission permanente des vins de l'Inao vient de juger le dossier recevable et a nommé deux membres pour élargir la commission d'enquête qui oeuvre sur le vignoble nantais depuis quelques années.
Plusieurs modifications majeures sont engagées. La première concerne l'encépagement. 20 % maximum de chardonnay, sauvignon gris ou colombard pourraient compléter le melon de Bourgogne. La deuxième, aussi importante : la densité pourrait passer de 6 500 à 5 000 pieds/ha.
Côté vins, la mention « sur lie » serait réservée aux appellations sous-régionales (muscadet sèvre-et-maine, coteaux-de-la-loire ou côtes-de-grandlieu). Dans cette logique, le repli des AOC supérieures serait conditionné à un examen organoleptique à partir du 1er août. « L'objectif est de conserver une identité de vin frais pour ce premier niveau de muscadet », indique l'Inao.
En matière de vinification, trois changements sont demandés : passer le TAV de 12 à 11,5 (en cas d'enrichissement), augmenter le taux de sucres résiduels d'un point, à 6 g/l, et autoriser les traitements thermiques.
Mal acceptées au départ, ces évolutions ont été validées par une enquête auprès de tous les déclarants. L'ODG a donc toute légitimité pour relancer le dossier. « Cela s'inscrit dans un projet de pérennisation de notre vignoble, qui doit donner une identité propre au Muscadet AC », conclut Joël Forgeau.